lundi 29 juin 2009

Chanson - Cinéma - Web - Etc.


En chantant
[…] «Ne croyez pas que les gendarmes / Soient toujours des gens sérieux... / Mais non, mais non, mais non Mesdames / Mais non, mais non, mais non Messieurs» […] Ces quelques paroles sont extraites d’une chanson de 1933, interprétée par Mireille.

C’est trois ans plus tard qu’est sortie : «Quand un gendarme rit dans la Gendarmerie / Tous les gendarmes rient…» […] qui fut, elle, notamment interprétée par Édith Piaf. Sans aller aux couplets, ce qui a assuré la forte mémorisation de cette dernière phrase, c’est – me semble-t-il – la conjonction de deux éléments : (1) le jeu sur les mots, basé sur une sonorité répétitive ; (2) le constat qu’une connivence s’installe souvent au sein d’un groupe plus ou moins homogène… Les gendarmes se racontent des histoires de gendarmes. Les analysants lacaniens ont un bœuf sur la langue au moindre lapsus ordinaire et se volatilisent lorsqu’ils laissent échapper un lapsus calami, etc.

De la scène à l'écran
Bref, c’est une attitude des plus courantes. Pour trouver un sujet – voire une mise en abyme – les écrivains, gens de théâtres et autres hollywoodiens n’hésitent pas. A commencer par William Shakespeare «All the World is a stage» (dans «Comme il vous plaira»), en continuant par Vincente Minnelli avec le merveilleux pas de deux de Cyd Charisse et Fred Astaire dans «Tous en scène» (The Band Wagon - voir l'illustration de ce billet).

Et de l'écran à la toile
Même nous – les bloggeuses et bloggeurs invétérés – n’hésitons pas à nous repasser le ballon entre nous par citations directes ou commentaires interposés. J’ai même ouï-dire que l’intrusion de Burger King qui prétendait vouloir débaucher des membres de Facebook en leur faisant rayer 10 de leurs relations en échange d’un Whopper Sacrifice gratuit, en avait démoralisé plus d’un(e) qui refusaient de passer au statut d’intermittent du spectacle global et virtuel.

Sur l'arène internationale
Et dans le même numéro de «Courrier International» où j’ai déniché l’«insolite» sur le nombre π pour en faire le précédent billet, je suis tombé en arrêt sur l’«article invité» qui jouxte l’éditorial. Il s’intitule «Le toro va tuer la corrida» et il est signé par Antonio Lorca, critique taurin de «El Pais» à Séville : les aficionados ont été remplacés par un public festif ; devenu un art (on torée), le combat n’est plus un combat contre un toro bravo ; à cette fin, les éleveurs en arrivent à sélectionner des merles blancs : puissants, endurants, nobles et bons… Ne parlons pas des politiques, mal à l’aise entre une opinion européenne qui n’est plus en faveur de la corrida… et, pourtant, une activité aux retombées économiques et touristiques appréciables.

Ce qui m’a titillé, c’est la mise en valeur de cet article dans un magazine où il me semble que l’on se contente de plus en plus de rire et de pleurer dans la gendarmerie. Piloté dans les années ’90 par des non-professionnels, mais qui avaient une curiosité communicative pour sortir de l’hexagone en allant fureter dans la presse internationale, «Courrier International» est, à mon sens et malgré quelques brèves bouffées d’air frais, devenu tristounet à vouloir (informations) alimenter professionnellement le sérail de façon bien léchée, tout en se permettant (opinion) de doser selon ses propres penchants : sous-titrage, illustrations et caricatures, commentaires… Sans oublier des clins d’œil en direction d’autres titres du groupe de presse qui les coiffe. Je ne suis pas à même de pouvoir dire quoi que ce soit de la pertinence de la sélection des articles ou des extraits.

Le temps d’écarquiller mes yeux, les deux mots «toro bravo» étaient revenus à l'endroit où j'avais cru lire «presse internationale». Mise en abyme subliminale ?
NB : Au cas où « mise en abyme » vous turlupinerait – et qu’une édition pas assez récente du Petit Robert ou du Petit Larousse vous laisserait sur votre faim, faites un tour du côté de Wikipedia… ou encore : méditez sur les vaches dessinées sur les boucles d’oreilles de la «Vache qui rit».

Aucun commentaire: