samedi 2 juillet 2016

Brexit oblige


Exercice de lecture politico-linguistique – la traduction automatique n'y suffit pas…
S’adjoindre une connaissance suffisante du monde politique britannique pourrait s’avérer utile.
À la source de l'article en anglais : THEPOKE Benjamin Timothy BLAINE Post-BREXIT 

So, let me get this straight… the leader of the opposition campaigned to stay but secretly wanted to leave, so his party held a non-binding vote to shame him into resigning so someone else could lead the campaign to ignore the result of the non-binding referendum which many people now think was just angry people trying to shame politicians into seeing they’d all done nothing to help them.
Meanwhile, the man who campaigned to leave because he hoped losing would help him win the leadership of his party, accidentally won and ruined any chance of leading because the man who thought he couldn’t lose, did – but resigned before actually doing the thing the vote had been about. The man who’d always thought he’d lead next, campaigned so badly that everyone thought he was lying when he said the economy would crash – and he was, but it did, but he’s not resigned, but, like the man who lost and the man who won, also now can’t become leader. Which means the woman who quietly campaigned to stay but always said she wanted to leave is likely to become leader instead.
Which means she holds the same view as the leader of the opposition but for opposite reasons, but her party’s view of this view is the opposite of the opposition’s. And the opposition aren’t yet opposing anything because the leader isn’t listening to his party, who aren’t listening to the country, who aren’t listening to experts or possibly paying that much attention at all. However, none of their opponents actually want to be the one to do the thing that the vote was about, so there’s not yet anything actually on the table to oppose anyway. And if no one ever does do the thing that most people asked them to do, it will be undemocratic and if anyone ever does do it, it will be awful.
Clear?

[Ce qui suit est une tentative (sans totale garantie) d’adaptation qui privilégie la restitution du sens sur la traduction mot à mot.
Les remarques et rectifications seront les bienvenues]

Bon, allons-y directement…

Le leader de l’opposition (le Travailliste, Jeremy CORBYN) a fait campagne pour que la Grande-Bretagne reste dans l’UE,
alors qu’il souhaitait en secret qu’elle la quitte,
ce qui fait que son parti a procédé à un vote non contraignant pour le forcer à démissionner,
afin que ce soit quelqu’un d’autre qui prenne la tête de cette campagne,
avec pour but de ne pas tenir compte du résultat de ce référendum non contraignant,
à propos duquel beaucoup de gens pensent désormais qu’il ne faisait qu’exprimer la colère d’un peuple cherchant à forcer les hommes politiques à prendre conscience qu’aucun d’entre eux n’avait fait quoi que ce soit pour les aider.

Pendant ce temps-là, celui qui faisait campagne pour que la Grande-Bretagne quitte l’UE (Boris JOHNSON, Conservateur, Maire de Londres)
parce qu’il espérait qu’en perdant cela l’aiderait à prendre le leadership de son parti,
le hasard a voulu qu’il gagne,   ce qui a ruiné toutes ses chances sur ce point,
parce celui qui s’imaginait qu’il lui était impossible de perdre (le Premier Ministre, David CAMERON, Conservateur) a quand même perdu
– et qu’il a de plus démissionné avant que ne soit concrètement mise en œuvre la décision à laquelle le vote avait abouti.

Celui qui avait toujours pensé que le prochain leader, ce serait lui (George OSBORNE, Chancelier de l’Échiquier – Trésor & Finances, Conservateur)
a fait une campagne si maladroite que tout le monde pensait qu’il mentait quand il disait que l’économie irait dans le mur
– et il mentait alors, même si l’économie est effectivement allée dans le mur,
mais il n’a pas démissionné,
mais – tout comme celui qui a perdu (David CAMERON)
et tout comme celui qui a gagné (Boris JOHNSON),
il ne peut pas non plus devenir désormais le leader.

Ce qui veut dire, en revanche,
que la femme qui faisait une campagne plutôt modeste pour que la Grande-Bretagne reste dans l’UE (Theresa MAY, Secrétaire d’État à l’Intérieur, Conservatrice)
mais qui a toujours dit sa préférence pour qu’elle la quitte,
est bien partie pour devenir la leader.

Ce qui veut dire qu’elle a le même point de vue que le leader de l’opposition (Jeremy CORBYN)
mais pour des raisons opposées,
mais le point de vue de son parti (les Conservateurs) à ce sujet
est à l’opposé de celui du parti d’opposition (les Travaillistes, dont on a vu plus haut la défiance qu’ils manifestent à l’égard de leur propre leader).

Encore que dans l’opposition, on ne s’oppose plus à grand-chose,
dans la mesure où leur chef (Jeremy CORBYN) n’est pas à l’écoute de son parti,
lequel n’est pas à l’écoute de son pays,
pays qui n’écoute pas les experts
ou qui, ce n’est pas exclu, ne leur prête aucune attention.

Aucun de leurs adversaires pourtant n’a concrètement envie d’être celui qui va mettre en œuvre ce qui a résulté du vote,     
ce qui fait qu’il n’y a pour le moment sur la table pratiquement rien à quoi pouvoir s’opposer.

Et si personne ne donne suite à ce que le peuple a demandé qu’on fasse, ce ne sera pas démocratique.
Et si qui que ce soit l’entreprend, ça va être horrible.

C’est clair ?