samedi 13 septembre 2008

Sevilla

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Après Cordoue, Séville
Au 11ème siècle, la puissance du califat de Cordoba commence à décliner. Sevilla qui en dépendait se met à son compte. Elle connaît alors un grand rayonnement culturel. Après une période almoravide sur la première moitié du 12ème siècle, c'est une période almohade d'un siècle, en attendant la Reconquista dont la date coïncide plus ou moins avec celle de Cordoba.
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Des Almoravides aux Almohades
Les Almoravides sont une dynastie berbère, venue de Mauritanie, qui s'empare du Maroc, y fonde Marrakech vers 1070, étend son emprise sur l'ensemble du Maghreb puis sur le sud de la péninsule ibérique vers 1100 (dont Cordoue, Séville, Valence). Les Almohades, en provenance des mêmes régions, s'opposent à eux et prennent leur place un demi-siècle à un siècle plus tard. Ils en seront éliminés - au nord de l'Afrique comme au sud de l'Espagne – vers le milieu du 13ème siècle.
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L'âge d'or de Séville
Mais c'est de la fin du 15ème siècle que débute l'âge d'or de Séville. La ville a le monopole du commerce avec l'Amérique qui vient d'être découverte : c'est de là que partent les expéditions. Même si elle est un édifice défensif datant des Almohades, même si on insiste pour dire son nom viendrait des reflets dorés dans le Guadalquivir des azulejos qui en recouvraient la façade, la Torre del Oro, à deux pas de l'Alcazar et de la cathédrale, n'en est pas moins devenu un entrepôt d'or.
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La Giralda
Bâtie à l'emplacement de l'ancienne mosquée, la cathédrale ne cède en dimension qu'à Saint-Pierre du Vatican et à Saint-Paul de Londres - qui n'ont d'ailleurs été respectivement achevées qu'un et deux siècles plus tard. Le clocher qui n'est autre que l'ancien minaret, sur le modèle de la Koutoubia de Marrakech, a été couronné par une statue de 4 mètres, symbolisant la Foi... mais qui fait aussi office de girouette (d'où son nom bien connu de Giralda, de «girar» : tourner, girouette se disant «veleta»). Que l'orientation que prend la Foi soit tributaire du sens dans lequel souffle le vent me plonge dans une profonde rêverie métaphysique...
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Don Juan
Plus terre à terre - et pourtant ! - dans le charmant barrio (quartier) de Santa-Cruz qui jouxte la cathédrale et l'Alcazar, plaza de los Refinadores, se dresse la statue de don Juan. Raffinement suprême, on y vient en pèlerinage, ainsi qu'en témoigne la photo du groupe d'italiennes qui illustre cet article, sagement avides des explications de leur guide, près de trois-quarts d'heure durant.
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Le parc Maria-Luisa
Tout près de l'immense Plaza d’España, le parc romantique Maria-Luisa est un havre de fraîcheur et de repos. L'Infante Maria-Luisa (fille du roi d'Espagne) qui vécut au 19ème siècle, en fit don à la ville. On apprend qu'elle était duchesse de Montpensier. Pourquoi ? Elle avait épousé Antoine d'Orléans, dernier fils de Louis-Philippe et duc de Montpensier.
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Séville à vélo
A Séville, le parisien se sent en pays de connaissance quand il aperçoit une ligne de tramway semblable à celle qui, près de chez lui, emprunte le boulevard des Maréchaux. Ou quand son œil est attiré par des emplacements pour vélos en location : les bornes d'attache et la borne informatique sont les mêmes - à la couleur, au nom… et aux tarifs près (2 ou 3 fois moins cher), c'est le Vélib lancé en 2007 à Paris. Pas étonnant quand on apprend que Decaux est derrière cette affaire. On l'appelle Sevici - sorte de contraction de Sevilla et ciclismo : rien à voir avec sévices (on utiliserait plutôt malos tratos - de même, sévir se dit castigar). Le nombre de stations semble être dans les 200 ou 300.
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Ronda
De Séville à Grenade, nous avons fait le crochet par Ronda, petite ville de longue tradition taurine. Une des principales attractions est son Puente Nuevo qui donne sur un profond précipice - le tajo. Ce mot veut dit l'entaille... et non le Tage, le plus grand fleuve de la péninsule, qui passe par Tolède et va se jeter dans l'Atlantique, à Lisbonne. Dans Les Amants du Tage – film de Verneuil d'après un roman de Kessel – Daniel Gélin et Françoise Arnoul ne se jettent pas dans le vide du haut du Puente Nuevo de Ronda.
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1 commentaire:

Anca Visdei a dit…

érudition et charme, générosité et raffinement, ce blog nous fait rêver
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