mercredi 4 décembre 2013
Les Babayagas de Montreuil
CONDENSÉ
La
presse en ligne est abondante.
Ce
qu’on y trouve est inégal.
Je
n’y ai sélectionné que quelques titres et repéré quelques articles.
Ce
qui suit est le condensé de l’un d’entre eux.
(MEDIAPART –27 novembre 2012 – Danielle Michel-Chich)
Elles ont entre 65 et 85 ans. Elles veulent vieillir entre femmes, en
autogestion, dans le respect de l’écologie et le maintien de leurs pratiques citoyennes.
Thérèse Clerc et les Babayagas de Montreuil n’ont pas froid aux yeux… : elles
refusent de faire partie de la cohorte de ces 17 millions de vieux qui
constituent un marché juteux pour
les gériatres en tous genres et l’industrie pharmaceutique.
Thérèse Clerc a perdu ses parents, au
début des années 90. Cela faisait plusieurs années qu’ils étaient dépendants et
qu’elle s’occupait d’eux au quotidien. Après leur mort, elle se promet
d’épargner cette charge à ses propres enfants et lui vient l’idée d’une maison
de retraite différente.
La Babayaga, c’est la sorcière des
contes russes … Cet emblème lui convient d’une maison pour femmes
vieillissantes voulant se prendre en charge elles-mêmes jusqu'au bout.
Pourquoi des femmes seulement ? Parce que, répond-elle, à leur âge tous les hommes sont morts !
Après sept années de débats et surtout de combats, la première pierre est
posée en décembre 2009.
Dans le modèle classique, la maison de retraite se compose de parties
collectives de type hôtelier et d’espaces privatifs inspirés du monde
hospitalier ; les Babayagas, elles, seront tout
simplement locataires de l’Office des HLM de Montreuil, qui réalise la
construction, pour des loyers modulables de 250 à 700 euros en fonction de
leurs ressources. Le petit immeuble de trois étages se compose de 20 studios de
25 à 35 m² avec cuisine et salle de bains et d’espaces collectifs. Ce sera :
-
Une maison autogérée puisque les locataires n’auront ni directrice ni
organisme de tutelle : tout se décidera démocratiquement.
-
Une maison solidaire puisque l’idée est de mettre en place une tontine, une caisse commune permettant d’aider
celles qui ont des difficultés financières, et surtout d’établir une solidarité
personnelle. Et lorsqu’elles auront besoin de soins ou d’aide particulière,
elles bénéficieront du système prévu pour tous.
-
Une maison citoyenne, enfin, puisque les Babayagas veulent une maison
ouverte sur la cité et veulent surtout impulser une réflexion sur toutes les
questions de la vieillesse en réunissant des experts et des spécialistes pour
un échange pluridisciplinaire dans l’esprit des groupes Balint des années 70.
Les premières locataires ont commencé à emménager dans la maison en octobre.
Mais Thérèse Clerc n’en fait pas partie :
l’Office de HLM, après s’être montré enthousiaste pour ce projet innovant, revient
à un fonctionnement traditionnel. Thérèse est propriétaire de son
petit appartement montreuillois et ne souhaite pas le vendre. Or l’Office
n’accepte jamais les dossiers de propriétaires. Elle et deux ou trois autres de
ses camarades se voient ainsi refuser l’accès à la Maison des Babayagas qu’elles ont imaginée et créée de toutes
pièces.
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