jeudi 23 juin 2011

Pétrole – remettez m’en un


État et devenir des lieux
Les informations sur l’énergie et le pétrole, que l’on trouve dans la version française de Wikipedia, remontent le plus souvent à 3 ans (2008). Comme on s’en doutait, la production et la consommation se sont fortement accrues dans le secteur au cours des dernières décennies. Soyons plus précis : depuis les années ’60, c’est une multiplication par 2,5 pour l’ensemble. La part actuellement prise par le pétrole est de 34%, celle du charbon de 29%, du gaz 24%, de l'hydraulique 6% et du nucléaire 5%. Restent moins de 2% pour les énegies renouvelables (éolienne et solaire).

Restons dans la production : pour le pétrole, le tiercé des pays gagnants est l’Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis : à eux trois ils produisent 33% du total (si on regarde les 10 premiers pays producteurs, on monte à 62%). Pour le charbon, ce sont la Chine, les États-Unis et l’Afrique du Sud (69% et jusqu’à 95% à 10). Pour le gaz, la Russie, les États-Unis et le Canada (45% ; 64% à 10). Pour l’hydraulique, ce sont la Chine, le Brésil et le Canada. Et pour le nucléaire, les États-Unis, la France et le Japon.

Mais quels sont les pays consommateurs ? On les trouve essentiellement en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe – il faut y ajouter le Japon. De plus, les pays qui tirent actuellement l’économie mondiale – le BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) – ont rejoint le peloton de tête. L’analyse n’est pas la même si on considère la consommation totale de chaque pays ou celle par habitant.

Si, en 2008, les États-Unis sont en tête pour la consommation totale d’énergie, la Chine la suit, pas très loin derrière… puis la Russie et l’Inde, mais pour des quantités déjà 4 fois plus faibles. La consommation par habitant met également les États-Unis dans le peloton de tête. Mais, cette fois, la Chine est reléguée bien derrière (parmi les pays du BRIC : la Russie, 40% de moins qu’aux États-Unis ; la Chine et le Brésil, 5 à 6 fois moins ; et l’Inde, 15 fois moins). Tout à la fin, pour les habitants de Birmanie du Népal ou de l’Éthiopie, c’est 25 fois moins.

Utilisateurs privés de tout ou utilisateurs gourmands, la consommation mondiale s’élève à 12 milliards de tep (tonnes équivalent pétrole) dont on a vu que près de 90% provenaient d’énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz). Quelles sont les réserves ? On distingue celles qui correspondent à l’exploitation classique actuelle et pour lesquelles on a des estimations relativement sûres, et le reste – beaucoup plus spéculatif.

Ce que l’on appelle donc les réserves conventionnelles prouvées sont estimées à 1000 milliards de tep – ce qui fait un environ un siècle au rythme actuel. Si on pousse l’analyse, on aboutit à moins d’un demi-siècle pour le pétrole, un peu plus pour le gaz et à près de 2 siècles pour le charbon. Avec toutes les incertitudes que cela comporte, certains avancent qu’avec le non-conventionnel, les réserves de pétrole pourraient être multipliées par 3 ou plus.

On a aussi vu que, malgré les subventions et les efforts qui y ont jusqu’alors été consacrés, les énergies renouvelables sont loin d’assurer la relève. Un chiffre fait saliver ceux qui poussent à persévérer dans cette direction : une fois traversée l’atmosphère, l’énergie solaire qui se déverse sur notre planète équivaut à 10 mille fois l’actuelle production énergétique mondiale.

La dépendance au pétrole
Non seulement le pétrole représente un bon tiers de la consommation énergétique mondiale mais – sauf un concours d’heureuses surprises quant à découverte de gisements, quant à une exploitation respectueuse de l’environnement, et quant aux coûts de production à partir de ressources non conventionnelles – il ne reste même pas un demi-siècle de réserves pour le pétrole classique.

Situation aggravée du fait que ces moteurs de l’économie mondiale que sont les pays du BRIC – en premier lieu la Chine – ne pourront continuer à jouer ce rôle qu’en poursuivant leur développement : ce qui veut dire de nouveaux besoins en énergie, et pour leurs importations et exportations, pour l’industrialisation et suite à la croissance du niveau de vie de leurs ressortissants. Ces économies empruntent le chemin suivi par les pays développés qui, outre l’industrie, sont déjà très dépendants du pétrole pour les transports, pour le chauffage, pour l’agriculture et pour les produits chimiques ou plastiques dérivés.

Il existe des remèdes partiels : transports plus économes (ou faisant appel à l’électricité – mais d’où viendra cette-ci ?) ; réduction des gaspillages (notamment pour le chauffage et la climatisation des bâtiments). La piste des énergies de substitution est particulièrement malaisée : on a vu la lenteur et le coût du décollage pour les énergies renouvelables ; la substitution par le charbon présente de sérieux risques pour l’environnement – le nucléaire suscite d’autres appréhensions ; l’option en faveur des agro-carburants s’avère menaçante pour la filière agro-alimentaire ; le gaz naturel, plus propre, s’épuisera à son tour.

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