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Ce
billet est le second d'une suite de trois.
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George Soros en vient alors à la crise de l’euro qui lui semble
particulièrement instructive. Les autorités se sont imaginé que la crise était
due à un problème de prélèvements (fiscalité) – alors que le problème était du
côté des banques… plus un problème de compétitivité. Et [devant un public
d’économistes] il prévient qu’il va sortir de l’économie pure et parler
politique et dynamique du changement social.
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En résumé, il estime que, dans le cas présent, la bulle
n’est pas financière mais politique, qu’il s’agit de l’évolution de l’Union
européenne (UE), et que la crise de l’euro menace de détruire l’UE.
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L’Union européenne
serait-elle une bulle ?
En fait, c’est l’UE qui fonctionne comme une bulle – elle
est quelque chose d’irréel et de profondément attirant : une association
de nations, fondée sur la démocratie, les droits de l’homme, la primauté du
droit, sans qu’aucune des nation(alité)s soit en position dominante. Les visionnaires
qui ont constitué le fer de lance de l’intégration européenne ont bien compris
que, la perfection n’étant pas de ce monde, il valait mieux procéder par étapes
limitées et que chaque pas franchi montrerait bien qu’un pas suivant serait vite
nécessaire. Mais – à l’image des bulles financières – chaque pas du chemin déjà
parcouru a conforté encore plus leur vision : on avait mis en place un
feedback positif (qui s’entretient et qui enfle).
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L’Allemagne s’est trouvée au premier rang. Ainsi, après la
chute du Mur, elle s’est dit que la réunification ne se comprenait qu’au sein
d’un Europe elle-même unifiée et a été prête à des sacrifices importants pour
qu’il en soit ainsi. Point d’orgue : Maastricht (dont : union
monétaire sans qu’il y ait d’union politique) ; plus l’euro (dont :
les États de la zone euro ont abandonné leur droit de créer de la monnaie et
l’ont confié à la Banque centrale européenne). Est alors arrivée une période de
stagnation, puis le crash de 2008. C’est là que la désintégration a commencé.
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L’euro et les
banques
Sur le plan bancaire, l’introduction de l’euro a permis aux
banques d’acheter autant d‘obligations souveraines (émises par les États) qu’elles le voulaient. Mais
elles l'ont surtout fait sans immobiliser, en regard, une part de leur capital – les banques centrales acceptant sans sourciller de reprendre ces obligations au taux affiché. Dans un tel contexte, les banques ont de plus trouvé quelqu'avantage à acheter des obligations
émises par des pays financièrement affaiblis.
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Résultat : les taux d’intérêt se sont mis à
converger et, en contrepartie, les compétitivités à diverger. Alors que les efforts consécutifs à la
réunification avaient incité l’Allemagne à se réformer, dans d'autres pays d’Europe – les bas taux d’intérêt aidant – ce sont l’accès à la propriété
et la consommation qui se sont mis à fleurir.
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Le crash arrive. Plusieurs gouvernements sont acculés à
inscrire dans les comptes nationaux ce qu'ils doivent aux banques [comme obligations à rembourser] : on glisse vers des déficits accrus et
on met son mouchoir sur les critères de Maastricht. L’Europe se trouve clivée entre des
pays créditeurs et des pays débiteurs. On finit par se rendre compte que des obligations
souveraines – réputées jusqu'alors sans risque – peuvent devenir sujettes à des attaques
spéculatives… et faire grimper les primes de risque de façon dramatique. Celles
des banques qui ont acheté un trop grand nombre de ces obligations deviennent
insolvables. En conclusion : une crise des dettes souveraines et une crise
bancaire, fortement liées entre elles.
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Comme ce fut le cas en 1982, on assiste au scénario selon
lequel, afin de protéger le système bancaire, les autorités financières
sacrifient la périphérie pour sauver le noyau central. L’idée reste la même et
c’est ce à quoi on assiste aujourd’hui de la part de l’Allemagne et d’autres
pays créditeurs : on fait porter le poids de l’ajustement sur les pays
débiteurs. A l’époque, c’est l’Amérique latine qui avait souffert : elle a
ainsi perdu une décennie. C’est ce qui attend l’Europe aujourd’hui.
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