mercredi 10 juin 2015
Circulez, on pense pour vous
Canalisation
des voyageurs à la gare TAIANTONYUAN à PÉKIN
Quel sentiment de victoire quand vous trouvez un raccourci chez IKEA. Ou
mieux encore, si aller dans le sens inverse des panneaux indicateurs d’une
station de métro vous permet de gagner une minute. C’est vrai. Mais, le reste du temps, votre chemin été pensé pour
vous pour que la mécanique ne se grippe pas, pour éviter les réactions
irrationnelles, ou même nous faire gagner du temps.
Ainsi, la Tour
Eiffel ne peut héberger plus de 5 000 touristes à la fois et seulement 450
personnes en son sommet. Par ailleurs, un visiteur reste en moyenne 1h30 et
seulement deux ascenseurs sont en marche. Or, malgré ces contraintes, le record
en 2014 a été de 32 000 personnes en une journée.
Car on a mis des dispositifs qui
comptent ceux qui montent et ceux qui descendent, des agents fluidifient en permanence
les flux, et un quart des tickets sont en prévente pour alléger l’attente à la
billetterie.
Enfin, des chemins alternatifs sont pensés pour
alléger le parcours principal : certains courageux empruntent les 1.665 marches… et les
gourmets accèdent aux deux restaurants par un ascenseur dédié.
Disneyland
Paris accueille en moyenne 14 millions de visiteurs, soit plus que le Louvre et
la Tour Eiffel réunis.
Nous avons développé des systèmes
de coupe-fil et, plus récemment, une file d’attente qui nous permet de remplir
chaque attraction au mieux.
Le but est de réduire les heures d’attentes cumulées dans la journée.
Le Parc
Astérix, propose une offre premium moyennant 20 euros supplémentaires : on peut accéder aux
cinq principales attractions en moins de dix minutes.
Nous indiquons en permanence les temps d’attente des principales
attractions, afin que chaque individu puisse optimiser sa journée. Ainsi, Astérix peut accueillir jusqu’à
30.000 personnes aux jours d’affluence.
Réflexion d’un responsable pour les transports en commun : Les investissements nécessaires
ne peuvent pas suivre – on tente à court terme d’augmenter la fréquence des
trains pour désengorger les quais.
C’est ce que font la RATP et la SNCF,
avec l’apparition des salariés en gilet fluo encadrant la montée des voyageurs.
À Lyon, grâce à des capteurs dans les
rames, on sait quand l’échange de passagers –montée et
descente–s’achève afin de ne pas attendre inutilement en gare. De plus, nous avons observé que
les passagers se positionnent dans la rame proche de leur sortie – nous avons
réaménagé certaines stations : de nouvelles sorties au centre des quais permettront de mieux
répartir les usagers dans les rames.
Et si, pour éviter les bouchons sur les routes, les ingénieurs de la
circulation s’inspiraient des fourmis ?
Certaines
espèces ne connaissent pas les ralentissements quelle que soit la densité du
trafic. Mieux : plus ces fourmis sont nombreuses sur les voies, plus elles
se déplacent vite. De plus, elles évitent les embouteillages en
ajustant leur trajectoire :
Un objet sur trouve sur leur trajet? La
fourmi qui tombe dessus le ramasse et le déplace s’il est suffisamment petit.
S’il leur arrive d’entrer en collision,
ces accidents de la route ne les ralentissent pas. Au contraire: elles les
mettent à profit pour échanger des informations sur le chemin à suivre et la
nourriture qui se trouve au bout.
Et si le trafic devient dense sur les
autoroutes à trois voies qu’elles ont créées, elles se déploient alors de la
voie centrale vers des voies adjacentes.
Autre aspect :
le stress d’individus, s’il se
communique au sein de la foule, peut générer de la panique, entraînant parfois
des comportements irrationnels et dangereux. Un ancien colonel de la
gendarmerie, reconverti dans le civil, remarque : Nous savons identifier les prémices de ces mouvements. Avec la tradition des manifestations, nous
avons une longueur d’avance. Nous avons appris à développer des réponses graduées, en fonction de la
situation, et à disperser les éléments perturbateurs avant que cela ne devienne
dangereux.
Grâce à des caméras présentes sur
l’espace public, et un logiciel, on sait ainsi compter le nombre de personnes
dans une manifestation, détecter des regroupements, des mouvements contraires à
l’écoulement… et analyser la situation avant même la naissance d’un potentiel
problème.
Suite à des mouvements, comme la chute
de plusieurs personnes sur un quai, on peut bloquer automatiquement les accès à
un quai de métro ou RER et empêcher provisoirement la sortie des voyageurs qui
souhaitent y descendre.
Un savoir-faire qui s’exporte très bien.
Les États y sont de plus en plus intéressés, notamment pour des situations de
terrorisme.
Source :
SLATE
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