Hébergé, voici bien longtemps, quelque part de l’autre côté de l’Atlantique, j’avais trouvé sur l’étagère de la chambre d’amis un manuel du parfait petit vendeur. Et j’y ai jeté un coup d’œil, ce qui m’a conduit à, au moins, deux remarques.
Bien vendre, se bien vendre
Que quelque chose se vende bien comme par soi-même va à l’encontre d’un adage plus volontariste selon lequel «La vente commence quand le client dit non.» Ce qui n’exclut pas nombre de situations où le potentiel client ne manifeste pas un grand enthousiasme. Que faire alors ? C’est ici que j’en viens à ma seconde trouvaille – la vente en quatre temps :
... 1. Attirer l’attention.
... 2. Induire une préférence.
... 3. Faire une proposition.
... 4. Verrouiller le contrat.Si la séquence : 2... 3... 4 doit garder une cohérence logique, la première étape peut bénéficier d’une certaine autonomie (un roulement de tambour peut convenir dans des situations très diverses).
Attention...
Petite digression : la force de l’habitude étant de beaucoup supérieure à l’attention portée à des sens de circulation qui changent tous les 5 mois sous prétexte de travaux, on a assisté au cours des quelques semaines suivantes à quelques spectacles de véhicules nez-à-nez dans cette rue étroite.
Il y a pourtant d’autres moyens, beaucoup plus durables, de parvenir au même résultat. La recette la plus basique consiste – comme on vient de le voir – à prendre une voie étroite et à sens unique. La plus proche et la plus longue dans le cas présent (il s’agit du 14ème arrondissement de Paris) est incontestablement l’ancienne rue de Vanves chère à Brassens – désormais rue Raymond-Losserand. Tout a été fait pour qu’il en soit ainsi, d’où des trottoirs élyséens afin d’étrangler le flux automobile dont les survivants s’en vont mourir aux abords du cimetière Montparnasse.
A contre-sens
J’avais spontanément mis l’incident sur le dos du conducteur de la fourgonnette. Je n’y étais pas. Aussi je livre à nos admirables chauffeurs de taxi (à qui on ne l’a pas encore signalé) quelques chemins de traverse inédits – à utiliser de préférence par temps dégagé. Quand vous arrivez sur la rue Raymond-Losserand en venant de la rue Boyer-Barret par exemple, vous pouvez tourner impunément à gauche : il n’y a aucun panneau de sens interdit… ce qui permet de rejoindre la rue de Gergovie comme on vient de le voir quelques lignes plus haut. Mais ce n’est pas tout : essayez aussi de déboucher par la rue du Moulin de la Vierge – même punition, même motif – à droite, s’il n’y personne en face, la rue d’Alésia est à vous en moins que rien. Quoi encore ? Que diriez-vous d’une sortie de la rue du Texel, sur la droite ici encore, à contre-courant, histoire de rejoindre la rue du Château ?
Donner du temps au temps ?
1... 2... 3... 4... je voulais certainement vous vendre quelque chose – je ne me souviens plus quoi.
1 commentaire:
Avais-je rêvé ? Rêvé-je maintenant ? Le temps de m'aérer sur l'Atlantique et la rue R-Losserand m'apparaît changée. Non seulement des magasins et cafés ont baissé leur rideau de fer mais ce que je racontais début août ne tient plus, une dizaine de jour plus tard...
Venant des trois rues que j'avais citées, on ne peut plus aussi aisément emprunter la rue Losserand à l'envers.
Depuis la rue du Texel, c'est clair : un panneau de sens interdit est désormais clairement planté.
Depuis la rue Boyer-Barret, on en aperçoit également un... mais curieusement fixé contre le Café du 7ème Art actuellement fermé : continuera-t-on à en déceler la présence à sa réouverture ?
Quant au débouché de la rue du Moulin de la Vierge, rien ne vous empêche encore de touner dans le mauvais sens.
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