mardi 16 décembre 2008

La modernité technique bouleverse l'art


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Avant d'en arriver à nos extraits de l'article de Gabriela Zapolska sur les Nouveaux courants dans l'art, cherchons à nous replacer dans cette époque.
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Une artiste sensible à la modernité technique
Son séjour parisien dure de 1889 à 1895. Elle a 32 ans lorsqu'elle arrive, et 38 lorsqu'elle repartira pour Varsovie. C'est une artiste qui – en même temps – est sensible à la modernité technique. Ses premiers articles sont consacrés à l'Exposition universelle qui vient de s'ouvrir : elle est l'une des pionnières à être montée au sommet de la tour Eiffel. Elle n'oublie pas de parler du Palais de l'Électricité.
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Autre facette de la modernité : c'est en octobre 1895 qu'une locomotive du train venu de Granville ne parvient pas à s'arrêter et va s'écraser place de Rennes (aujourd'hui, place du 18 Juin 1940). Mais Zapolska n'est plus là pour en faire un reportage : elle est en Pologne depuis quelques mois.-
Au théâtre, le gaz et l'électricité
En un déclic, l'actrice de métier qu'elle est a compris que son monde était en train de changer. A l'Expo de 1889, elle va voir danser, sous une tente obscure et sans attrait, des bayadères venues du Caire. Comme une bonne part du public, elle réagit avec froideur, voire dégoût… tandis qu'elle va acclamer avec enthousiasme la Danse du ventre de cette Mademoiselle Valentine, dans un café-concert – la Scala : « Il se peut – dit-elle – que, sous les lumières électriques, il n'y ait que le satin, les plumes, l'artifice et cette grâce de femme civilisée pour captiver et soulever les foules. Je n'en suis pas sûre mais ce que je sais c'est que, moi aussi, j'ai applaudi la petite Valti… »
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Au théâtre, l'éclairage au gaz puis à l'électricité remet en question le jeu conventionnel des acteurs qui venaient jusqu'alors faire leur numéro sur l'avant-scène éclairée par les bougies. Au Théâtre Libre où Zapolska est engagée par son fondateur, Antoine, la mise en scène peut désormais faire appel à des faisceaux lumineux nets qui traversent l'espace de part en part.
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Dans la peinture, la photographie
Et que dire de la peinture ? C'est un monde qu'initialement Zapolska connaît peu ou mal. Mais, à ses tous débuts à Paris, elle accompagne régulièrement un Polonais de son âge, Stefan Laurysiewicz, amateur éclairé qui fréquente volontiers de nombreux Salons et Expositions. Lorsque, peu de temps après, son métier de commerçant appelle celui-ci à Moscou, à Tiflis puis à Varsovie, une correspondance suivie nous montre à quel point la curiosité et le goût de Zapolska ont commencé à se former et à s'affiner en ce domaine.
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Comme artiste et comme chroniqueuse, elle est amenée à fréquenter des peintres. En 1893, elle deviendra la compagne, en Bretagne et à Paris, de l'un des chefs de file des Nabis : Paul Sérusier. Elle envisagera même de l'épouser. Depuis quelques décennies déjà, une autre invention technique a peu ou prou contribué à agiter les maîtres du fusain ou de la palette. La photographie (qui date de 1839) ne leur ferait-elle pas un tantinet concurrence, dès qu'il s'agit de reproduire portraits, natures mortes, paysages ? C'est à l'occasion de la première exposition d'un groupe de peintres chez le photographe Nadar, en 1874, qu'un journaliste invente le mot Impressionniste, ironisant sur le tableau de Monet : Impressions, soleil levant.
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