samedi 13 décembre 2008

Suivez mon regard

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Il y a ceux qui privilégient ce qu'ils entendent, ceux qui ressentent physiquement, ceux qui sentent plutôt les odeurs et, très souvent, ceux pour qui la vue vient en premier… Cela se répercute dans leur manière de décrire le monde : "tu vois la nuance", "l'intrigue prend une autre saveur", "ça me touche" – à moins d'être au parfum, ou d'avoir appris par ouï-dire
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Ces derniers temps, je crois avoir croisé le monde visuel à plusieurs reprises.
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Myopie existentielle
A mi-chemin entre l'Occident urbanisé et les steppes de l'Eurasie, un praticien hors pair du théâtre forme de jeunes acteurs de haut niveau. Son constat : sur scène, cette génération a du mal à avoir un regard qui porte au loin… Est-ce que la familiarité répétitive avec l'informatique mettrait désormais les grands horizons hors d'atteinte ? Cela leur ouvre pourtant une vaste fenêtre sur le monde - y compris affectif et intellectuel… Mais un écran tout proche arrête leur regard.
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Thème voisin : combien d'articles de blog sont illustrés avec de paysages très ouverts. Leurs auteurs s'en sont émerveillé, les ont captés, photographiés, et cherchent à faire partager ce qu'ils ressentent. Leur regard portait initialement au loin, apportait une profonde respiration dans la relation au monde. Risque pour celui qui prend connaissance de ces blogs : n'être qu'un simple consommateur qui n'a que 70 cm de recul.
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Le chimpanzé : plus proche de l'homme que le chien ?
Et aussi : un article retrouvé, vieux de quatre ans. Que de réflexions à propos des chimpanzés : ils nous ressemblent - à plus de 90% nous avons un code génétique commun. Mais les chiens… ils se sont débrouillés pour nous être particulièrement proches. L'explication par la seule docilité n'est pas terrible : les moutons ne nous sont pas proches à ce point. Plus convaincant : ils partagent une capacité de communiquer qui est typique des hommes, mais que la plupart des autres espèces animales n'ont pas.
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Une expérience simple : deux tasses posées la tête en bas. Sous l'une de la nourriture : à l'animal de trouver laquelle. Si on ne lui donne pas d'indication particulière, il n'a qu'une chance sur 2. Mais si on accompagne sa recherche d'un geste ou d'un regard insistant ? La plupart des animaux – chimpanzé y compris – ne réussissent pas mieux… Et le chien ? Un geste, un regard : il soulève la bonne tasse à presque tous les coups. On cherche maintenant à savoir si c'est aussi le cas pour loups. Loups, chiens, moutons... irait-on vers une redécouverte des fables de La Fontaine ?
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Faire part de ce que l'on souhaite
Autre piste. Un dossier remis à des bénévoles pour aider les enfants autistes. Leur faire trouver le chemin de la communication est essentiel. D'habitude, l'enfant arrive rapidement tout jeune à montrer ce qu'il veut. L'enfant autiste, non : on doit lui faire refaire ce parcours qu'il n'a pas suivi. Exemple : on met les objets sur une étagère, hors de portée immédiate. Il lui faut désigner d'un geste ce que le bénévole ira prendre, pour continuer la séance avec lui…
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