vendredi 24 juillet 2009

Les astuces XP d'Ivona


En avril dernier, Ivona nous avait entr'ouvert quelques unes de ses fiches pratiques pour utiliser un PC qui tourne sous XP. Plus récemment, elle m'avait donné un coup de main pour obtenir un "nuage de mots". Elle nous livre ici d'autres trucs simples qui peuvent se révéler éventuellement utiles.

Dans EXCEL : se débrouiller avec des dates d'avant 1900

Quelqu'un était né le 7 février 1880 et je me posais la question : quel jour de la semaine était-ce ?

Après 1900, il m'aurait suffi d'aller dans EXCEL, de taper une date dans une cellule et d'y appliquer le format voulu :
(CLIQUER SUR) FORMAT
(CLIQUER SUR) CELLULE
(ALLER A) NOMBRE puis à CATÉGORIE
(CLIQUER SUR) DATE
(ALLER A) TYPE
(CLIQUER SUR) le format choisi
(dans mon cas c'est un exemple du genre *mercredi 14 mars 2001)

Si j'avais tapé 7/2/1910, j'aurais alors obtenu : lundi 7 février 1920.
Mais si je tape 7/2/1880, rien de bouge : cet EXCEL ne sait pas faire avant 1900.

Pour s'en sortir, il faut se procurer un petit programme (dit "macro") avec explications en anglais. Mais ce n'est pas difficile... et les résultats (jours et mois) sont bien en français.

Il faut d'abord aller sur Internet et télécharger ce programme sur le site :
http://j-walk.com/ss/excel/files/xdate.htm
En suivant les indications, on obtient le fichier xdate.xla et quelques fichiers explicatifs.
Tout ceci va se nicher sur le disque dur, dans le dossier C:/Program Files/xdate

La 2ème étape consiste à faire de ce fichier xdate.xla une macro complémentaire d’EXCEL :
(ALLER A) OUTILS puis à MACROS COMPLÉMENTAIRES
(ALLER A) PARCOURIR, ce qui permet de naviguer dans le disque dur.
(ALLER A) C: puis Program Files puis xdate
(CLIQUER SUR) OK

Il ne reste plus qu'à l'utiliser dans EXCEL
après s'être positionné sur la cellule où l'on veut faire apparaître la date :
(ALLER A) INSERTION puis FONCTIONS
(ALLER A) la liste déroulante de OU SÉLECTIONNEZ UNE CATÉGORIE
(CLIQUER SUR) DATE & HEURE
Dans la liste déroulante SÉLECTIONNEZ UNE FONCTION
(CLIQUER SUR) XDATE
-
C'est alors que 4 cases apparaissent pour y mettre :
l’année(Y) - ici 1880, le mois(M) - ici 2, puis le jour (D) - ici 7
Ainsi que le Format (Fmt)
* Attention : cette partie est en anglais :

- Mettre des « d » et non des « j » pour les jours
- Mettre des « y » et non des « a »pour les années.
-
Exemples, selon le format choisi :
dd mm yy donne 07 02 80
ddd dd mmm yyyy donne sam. 07 févr 1880
dddd dd mmmm yyyy donne samedi 07 février 1880
-
Dernière remarque : cela ne marche pas uniquement pour les dates avant 1900 mais pour toutes des dates de l'année 100 à l'année 9999.
-
Colorier 1 ligne sur 2 dans EXCEL

Quand on lit un tableau d'EXCEL, les yeux ont tendance à de perdre entre les lignes. Il arrive ainsi qu'on soit obligé de s'y prendre à deux fois pour vérifier si c'est au mois de mars ou d'avril que l'on a bien dépensé 75,36 euros en transports. Si on met les lignes impaires d'une certaine couleur (jaune pâle, par exemple) et les lignes paires d'une autre couleur (mettons, gris pâle), on suit beaucoup mieux ce qui correspond à la ligne du mois de mars ou à celle du mois d'avril.

Comment faire ?

1ère couleur (ex. : jaune pâle)
(SURLIGNER) la zone du tableau que vous souhaitez ainsi colorier
(ALLER A) FORMAT puis à MISE EN FORME CONDITIONNELLE
Dans la liste déroulante de CONDITION 1 :
(CLIQUER SUR) LA FORMULE EST
Puis dans le rectangle à droite :
(INSCRIRE) =MOD(LIGNE (N) ;2)
où N est le n° de la case en haut à gauche du tableau que l'on vient de surligner.
(ALLER A) FORMAT puis MOTIFS
(CLIQUER SUR) la 1ère couleur choisie
(CLIQUER SUR) OK puis encore sur OK

2ème couleur (ex. : gris pâle)
(SURLIGNER) de nouveau la zone du tableau à colorier
(ALLER A)
FORMAT puis CELLULE puis MOTIFS
(CLIQUER SUR) la 2ème couleur choisie
(CLIQUER SUR) OK

lundi 13 juillet 2009

Suivez la tête du prorok


Du vent ?
La 9ème édition – celle de 2008 – aurait-elle porté un relatif coup de grâce aux expositions estivales ArtSénat, qui se tenaient dans le Jardin du Luxembourg ? L’édition de 2009 fait preuve d’une plus grande retenue et se traduit pour l’essentiel par quelques expositions qui se succèdent à l’intérieur de l’Orangerie. Certains vont jusqu’à dire que le Jardin a été cette fois épargné.

On en arrive à se demander si, en temps qu’institution, le Sénat même n’aurait pas pris ses distances : à la différence de l’an dernier, il faut un réel savoir-faire et une certaine obstination pour dénicher cette manifestation sur le site
http://www.senat.fr/ et apprendre qu'elle n’est pas totalement enterrée.

Il faut rappeler que, sous le titre «Du vent dans les Branches», ce que l’on avait pu voir en 2008 avait laissé les médias particulièrement cois. Ou plutôt : ne sachant que dire et se contentant, dans plus de 9 cas sur 10, de faire un «copier / coller» du commentaire diffusé par les organisateurs – ce qui est devenu une pratique classique pour l’art contemporain. Vide intersidéral dans les blogs… parfois quelques photos – stop – à vous d’en penser ce que vous voulez.

Pour ceux qui veulent relever la sauce, ces quelques extraits repêchés dans un repli de la toile : «Regardons cet art du XXIe siècle, exposé au vu de tous, librement, gratuitement […] Le culte de l'objet sans âme. […] Il faut s'y faire […] C'est la mode. […] Un vent souffle dans les branches. Vous aimez le vent ? Vous êtes dans le vent.»

Ténacité
Il y a pourtant – quand la saison fut venue de fermer boutique – une œuvre qui a résisté au vent d’automne, puis d’hiver et même aux giboulées de mars. Et pour cause : plus de 6 mètres et je ne sais combien de tonnes – une tête en bronze, masse imposante renvoyant à leur gracilité les statues des reines de France qui l’environnaient.

Il n’y a que le provisoire qui dure et on finissait par s’y habituer. Les adeptes du tai-chi qui ont élu le Luxembourg pour leurs évolutions au ralenti, à la fois légères et martiales, semblaient, jour après jour, chercher à en conjurer la présence.

Comme on l’apercevait de loin en venant du boulevard Saint-Michel, certains guides en avaient fait leur point de rendez-vous. Et qui dit groupe de touristes dit photo-souvenir : ça flashait pas mal pour ce visage au regard vide et cela ne m’étonnerait pas qu’on le retrouve dans quantité d’albums aux quatre coins de la planète.

Une petite pancarte, tout près du sol sous son menton précisait que c’était «Le Prophète» qui y était représenté (et même le «prophète des prophètes» pour ceux qui ont fureté dans les catalogues). Mais parfois, il fallait bien essayer de traduire.

Perplexité
Un beau matin, se trouvaient à proximité quelques personnes qui avaient tout l’air de venir de quelque part en Russie. Tout en se regroupant pour la photo, elles jetaient des coups d’œil un peu perplexes à ce visage, comme s’il leur disait quelque chose – quelqu’un. Non, la ressemblance est loin d’être parfaite mais ce n’était pas la première fois que j’avais perçu cette allusion. Une petite conversation multilingue s’engagea avec moi afin de s’assurer de la signification du mot «prophète» : j’eus le sentiment qu’à le traduire directement par «пророк», elles ne parvenaient pas à calmer entièrement leur perplexité. Avant de nous éloigner, l’une d’elles me fit remarquer que la statue, largement éclairée par le soleil à l’heure où l’on vient d’ouvrir les grilles du Jardin, avait la face tournée vers l’Est et que ses yeux légèrement absents semblaient chercher, au-delà de l’horizon, ces vastes étendues d’où son groupe venait.
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Vers d'autres horizonsCes derniers jours, le Prophète qui jouait les prolongations a disparu. Les reines de France peuvent ainsi reprendre leurs conversations séculaires. Les adeptes de tai-chi doivent se recentrer sur eux-mêmes, Les guides s’inventent de nouveaux rendez-vous à fixer à leurs groupes de touristes. Et les objectifs photographiques trouveront bien d’autres repères pour venir en aide aux souvenirs.

A disparu… c’est vite dit. Il a délaissé la Rive gauche pour la Rive droite, s’est campé au dos de l’église de la Madeleine, dans l’axe de la rue Tronchet, le regard cette fois orienté vers le Nord. «C’est du Nord aujourd’hui que nous vient la Lumière…» avait, sur le tard en 1771, écrit Voltaire à la Grande Catherine.

Huit tonnes à transporter, ce n’a pas dû être rien. Il a encore, ces jours-ci, le crochet qui lui a été vissé sur le crâne. Je m’imagine le trajet fait de nuit, la tête bardée de catadioptres rouges suspendue à l’arrière d’un camion grue. Elle s’éloigne du Panthéon qu’elle contemplait depuis un an et où reposent les cendres de Tronchet, justement, cet avocat qui a défendu Louis XVI à son procès. Elle longe la Seine, puis change quelque part de rive. Toujours encadrée par des motards, elle traverse la place de la Concorde que l’on aménage pour le grand défilé du «Bastille Day», dans quelques jours. Puis elle s’engouffre dans la rue Royale avant d’atteindre son nouveau poste d’observation – entre Hédiard et Fauchon, près de la Pinacothèque, donc de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo jusqu’à mi-septembre.

jeudi 9 juillet 2009

Nuage de mots - mode d'emploi

Comment fabriquer un nuage de mots ?Il fallait s’y attendre : le «nuage de mots» du précédent billet a suscité quelques questions. Comment s’y prendre ? Je m’étais interrogé ces derniers temps à ce sujet. Je suis donc allé prendre conseil auprès d’Ivona – elle qui nous avait déjà livré quelques astuces au mois d’avril pour des PC fonctionnant sous XP.

Les «nuages» ? Elle n’avait pas encore essayé… mais c’était une bonne occasion. La voilà qui part se promener avec un «moteur de recherche» : Wikipedia en parle (on dit «tag cloud» en anglais) mais c’est sur le site des «Sciences de la vie et de la terre» (SVT) de l’Académie de Créteil qu’elle trouve une réponse. C’est clairement expliqué, c’est simple…



Un site qui fait le travail pour vousEn suivant les explications du SVT, voici comment nous nous y prenons :

- Choisir le texte dont on veut extraire un nuage de mots et se préparer à le copier (CTRL C).
- Ouvrir le site
http://www.wordle.net/create qui va faire le travail à distance avec son logiciel WORDLE.
- On voit apparaître un rectangle sous le titre : «Paste in a bunch of text» (Collez un morceau de texte).
- Vous cliquez dedans et vous y collez votre texte (CTRL V).
- Puis vous cliquez sur «GO» qui se trouve au-dessous.

Un nuage selon l’inspiration du momentUn petit moment de patience, agrémenté par le logo du langage JAVA qui vous y invite… et le résultat arrive. Vous pouvez en modifier la mise en forme car on ne vous avait rien demandé auparavant sur vos goûts et vos couleurs. Les commandes les plus importantes se trouvent dans FONT (polices de caractères), dans LAYOUT (disposition) et dans COLORS (couleurs) :
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- On a le choix entre une trentaine de polices (dans FONT).
- Puis indiquer combien de mots il y aura dans le nuage (MAXIMUM WORDS… dans LAYOUT – la proposition initiale est de 150). Si on met 5 on se contentera des 5 mots les plus fréquents. Si on met 1000, ce sera un vrai nuage… mais les mots fréquents écraseront le reste et ceux qui sont rares seront pratiquement invisibles.
- Vous pouvez aussi donner au nuage une forme de ballon de rugby (ROUNDER EDGES) ou bien plus «carrée» (STRAIGHTER EDGES).
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- Toujours dans LAYOUT, choisir si les mots seront écrits horizontalement, ou verticalement, ou un panachage, ou même dans tous les sens (ANY WHICH WAY).
- Pour les couleurs (sur fond noir ou sur fond blanc), c’est une douzaine de menus ou à la carte. Plus une option entre respecter les couleurs initiales (EXACT PALETTE VARIANCE) ou accentuer le contraste entre ces couleurs (WILD VARIANCE)

Le résultat vous plait ? Comment le conserver ?Vous pouvez remisez votre nuage sur le site qui vient de vous donner un coup de main : suivre les indications en anglais, grâce aux explications de SVT.
Vous pouvez aussi le ranger dans un coin de votre disque dur. Il suffit d’en faire un «copier / coller».
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- Pour le copier, je me suis servi pour la première fois d’une touche que je n’avais jamais utilisée sur mon clavier : la recopie d’écran (IMPR ÉCRAN), chez moi, en haut vers la droite.
Attention : c’est comme une photographie de tout l’écran, y compris avec le bandeau des commandes, avec les «ascenseurs» sur le côté, qui le font monter ou descendre, avec l’heure qui est marquée tout en bas…
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L’essentiel est de bien centrer votre nuage pour l’avoir en totalité dans l’écran. Vous appuyez alors sur IMPR ÉCRAN – ou, mieux encore, sur ALT et IMPR ÉCRAN simultanément (cela allègera un peu le "rognage" final).
- Si, comme moi, vous n’avez pas le logiciel de traitement d’images mentionné par SVT, servez-vous du traditionnel PAINT qui traîne certainement parmi les programmes dits « Accessoires » de votre PC. Une fois PAINT ouvert, vous collez votre nuage (CTRL V) dans la zone de travail de l’écran. Il apparaît… peu importe s’il en déborde, cette fois-ci.
-Il ne vous reste qu’à l’enregistrer, là où vous voulez, parmi les dossiers et fichiers de votre disque dur :
--- Commandes FICHIERS puis ENREGISTRER SOUS…
--- Lui trouver une place (dans quel dossier ?), un nom (à votre guise) et quel type de fichier (ma préférence va à JPEG).
--- Et cliquer sur ENREGISTRER.

Touche finaleComme on avait enregistré tout l’écran et que l’on ne veut garder que le nuage, il faut rogner l’image que l’on vient de conserver sur les bords. Avec mon PC sous XP et l’utilisation d’OFFICE (Word, Excel…), c’est simple :


- Je retrouve cette image parmi mes dossiers.
- Je l’ouvre et elle se présente sous «Microsoft Office Picture Manager».
- Je rogne (commandes IMAGE puis ROGNER) aux dimensions de mon nuage.
- Et je referme en prenant soin d’enregistrer ce résultat.

Question subsidiaire : quel texte ?Le problème avec les textes bruts dont on dispose est que certains mots sont tellement fréquents qu’ils écrasent tous les autres. Je ne parle pas des articles, des pronoms personnels, des adjectifs possessifs, des prépositions, etc. : tous ces mots sont éliminés d’office… Mais il en reste souvent d’autres.

Avec Ivona nous avons opté pour la méthode suivante :

- Fabriquer un premier nuage pour identifier les mots les plus fréquents.
- Les éliminer du texte initial pour fabriquer un second nuage où ils ne seront plus mais où les autres apparaitront – puisqu’ils ne sont plus cachés par les premiers.

Qui ne connaît «Pour faire le portrait d’un oiseau» de Jacques Prévert ? Reportez-vous à l'illustration en tête de cet article pour voir ce que la méthode donne dans son cas :
-
- Dans le premier nuage - obtenu à partir du poème en entier et avec l'option d'en réduire la capacité à 20 mots - on voit surtout : OISEAU.
- Nous avons alors éliminé OISEAU (surligner l'ensemble du texte - puis CTRL H en vue d'écrire oiseau dans le 1er cadre puis un espace dans le 2nd - cliquer sur REMPLACER TOUT). ; procéder de même avec les mots : attendre, quelque et chose.
- Avec ce poème en partie censuré (Prévert aurait-il aimé ?), nous avons découvert le second nuage, après avoir opté pour une capacité de 50 mots.

mercredi 8 juillet 2009

Ce bloc-notes : nuage de mots


Cela fait une dizaine de mois que ce bloc-notes a pris son envol. A butiner un jour par-ci, un jour par-là, on finit par se rendre compte des lieux qu'il fréquente volontiers.

Les thèmes qui figurent en marge donnent déjà quelques indications, avec une esquisse de quantification.

Les index qui portent sur les noms de personnes, de lieux, d'oeuvres, de courants... permettent d'aller plus en profondeur. Ils sont réinitialisés trois fois par ans.

Voici maintenant une vue plus synthétique - ce que l'on appelle un "nuage de mots" - à partir des index et se limitant à une centaine d'entrées... avec une visibilité d'autant plus imposante que ce sont les termes les plus fréquents. L'effet des voyages et des lectures s'y fait naturellement sentir.

vendredi 3 juillet 2009

Autisme - 8 mois de progrès


Flash-backA plusieurs reprises, j’ai évoqué dans ce bloc-notes l’action à laquelle je participe avec d’autres bénévoles auprès d’Émile, garçon d’environ six ans, qui manifeste quelques symptômes d’autisme (voir les billets des 25 septembre, 22 octobre, 27 novembre et 26 décembre 2008, puis du 7 avril 2009 ; voir aussi l’échange de commentaires, suite à un récent billet du 16 juin sur un thème proche).

Cette action destinée à se prolonger vraisemblablement jusqu’à la rentrée scolaire 2010-2011 dure depuis huit bons mois. Les progrès sont dès à présent visibles : cette affirmation n’est pas un simple enthousiasme de participant : une de mes connaissances qui ne l’avait pas vu de toute cette période a exprimé une franche surprise devant les changements qu’elle constatait.

Ce qui suit reprend ce que – avec l’aide des professionnels qui facilitent le pilotage – les bénévoles et les parents ont pu échanger au cours des dernières réunions mensuelles.

Commencer par les soubassements ou par le toit ?Classiquement, le petit enfant a d’abord des expériences sensorielles :
- les différentes manières de toucher,
- le sens de l’équilibre qu’il commence à acquérir dès les premiers bercements, qui lui permettront ensuite de se tenir assis puis debout,
- situer son corps dans l’espace quand on le tient par le bras, par exemple, ou qu’on le masse,
- les autres sens (sentir les odeurs, voir, écouter, goûter)…

Ce qui est acquis à ce stade sert de base à son futur développement. Chez les autistes, cette acquisition de base ne se fait pas de façon suffisamment équilibrée : pour certains points, il y a comme des vides ; pour d’autres points, c’est excessif (ces «moins» et ces «plus» ne sont pas les mêmes d’un autiste à l’autre, ce qui explique en partie qu’il puisse y avoir plusieurs formes d’autisme).

Ce qu’on a pu voir chez Émile mais qui est en train d’évoluer maintenant, c’est qu’il ne sentait pas encore bien son corps (d’où, par exemple des problèmes de propreté), qu’il avait des réticences au toucher et qu’il cherchait à mieux assurer son équilibre, dès qu’il s’agissait de sauter, de tourner, de se balancer...

Il est alors passé aux étages supérieurs sans que le sous-sol et le rez-de-chaussée soient bien consolidés. Depuis, dans cette situation, c’est comme si, de là-haut, il retapait ce qui n’avait pas été bien mis au point aux niveaux du bas, en utilisant son intelligence et à force de volonté. C’est comme s’il se télécommandait : son cerveau étant obligé de réfléchir à ce qu’il fait au lieu que ça vienne naturellement… et quand il se concentre sur quelque chose, il a du mal à s’occuper du reste.

Où en sommes-nous ?
C’est en ce sens que les bénévoles sont invités – tout en se laissant guider par les activités que propose Émile – à privilégier celles qui favorisent la détente, le ressenti du corps, l’imaginaire et l’imitation, plutôt que la réflexion (on peut lui faire par ailleurs confiance sur ce dernier point).

A la date d'aujourd'hui, Émile prend de plus en plus sa place parmi les autres Dans sa famille et auprès des bénévoles, son caractère s’affirme de plus en plus. Différence avec avant, il dit «je». Il aborde aussi le stade du «non», ce qui, pour lui, est un vrai progrès. Lorsque des amis viennent à la maison, il joue avec eux mais il n’ose pas encore leur parler. Lorsqu’on sort à l’extérieur, il emporte un livre pour communiquer plutôt que de s’isoler avec une console de jeux.

Effets en retourDécrit comme je viens de le faire, tout tourne autour d’Émile. Mais il est de plus en plus clair que l’effet est pour le moins à double sens.

Il a fallu aux parents qui ont fait ce choix une bonne dose d’initiative, ne serait-ce que pour installer chez eux une salle qu’ils ont équipée pour Émile et où il rencontre chaque bénévole. Il leur a fallu trouver les 20 à 30 bénévoles qui s’y succèdent tout au long de la semaine, dans une perspective de 1 à 2 ans. Et il leur faut jongler avec le planning des présences et les inévitables surprises. Mais il me semble aussi que ce tissu de relations individuelles ou en groupe (réunions mensuelles) a pour contrepartie d’avoir créé autour des parents et de leurs enfants une communauté chaleureuse, sorte d’antidote à un éventuel risque d’isolement

Mais la conscience est également venue aux participants – cela a été particulièrement net ces derniers temps – que leur action apportait beaucoup à chacun d’entre eux en retour. Alors que l’ensemble des bénévoles se réunissent pour, a priori chaque mois et c’est très nécessaire, parler des manques, acquisitions et progrès d’Émile, ils en sont arrivés à dire qu’il se produisait aussi autre chose en eux-mêmes : la présence d’Émile les fait jouer, danser, rire, voire rêver... ou les apaise.

Et après ?
Cette action est destinée à se poursuivre. D’abord pendant les vacances d’été sur un rythme adapté. Puis au cours de la prochaine année scolaire, toujours en suivant le même schéma mais en y adjoignant des activités d’apprentissage devant faciliter l’insertion scolaire, plus tard... ainsi que des activités avec d’autres enfants – il s’agit cette fois d’insertion sociale.

Ce billet fait partie d’une série qui permet de suivre l’évolution d’Émile (ce n’est pas son vrai prénom) depuis septembre 2008 : on y accède directement en cliquant sur le thème Autisme dans la marge de droite.
D’autres articles sont voisins, notamment ceux sous le thème du Cerveau, ainsi que ceux des 15 et 16 juin 2009 (Chiffres, langues… et Savants vs neurotypiques, qui figurent aussi sous le thème de l’Autisme), ou du 27 juin 2009 (Mémoire photographique)