samedi 28 décembre 2013

Grands-parents vrais et mamies de passage



CONDENSÉS
La presse en ligne est abondante.
Ce qu’on y trouve est inégal.
Je n’y ai sélectionné que quelques titres et repéré quelques articles.
Ce qui suit est le condensé de deux d’entre eux.

(HUFFINGTON POST –23 octobre 2013 – INSEE)

Selon une enquête de l’INSEE sur les familles françaises, il y avait 15 millions de grands-parents en 2011 (sur environ 60 millions d’habitants) – dont près de 9 millions de femmes et un peu plus de 6 millions d’hommes. En moyenne, on devient grand-parent pour la première fois autour de 55 ans… et, à 65 ans, les trois-quarts des personnes sont grands-parents.

À la naissance d’un enfant, dans un cas sur cinq son grand-père paternel ou maternel est déjà décédé. Au fur et à mesure qu’il grandit, ses grands-parents meurent : à 15 ans, la moitié n’a plus de grand-père paternel ou maternel et un sur cinq n’a plus de grand-mère paternelle ou maternelle.

Les grands-parents sont plus nombreux dans l'Ouest de la France, la Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais (85% le sont parmi les plus de 75 ans) et moins nombreux en Île-de-France (autour de 75%).

(LE TEMPS – Quotidien de Suisse romande – 27 avril 2012 – Anna Lietti)

Il y a tant de femmes talentueuses et énergiques, avec souvent une belle vie professionnelle derrière elles et qui, les enfants partis, se retrouvent seules et sans projet : d’où l’idée de mamies au pair.

Les familles, elles, sont rassurées de confier leurs enfants à une femme expérimentée plutôt qu’à une jeune surtout préoccupée par ses sorties en boîte !

L’affaire est moins aisée à finaliser qu’il n’y paraît. Notamment parce que la plupart des mamies aspirent certes à se sentir utiles mais elles veulent surtout voyager au loin, et préfèrent des missions de trois à six mois.

Ce qui fait que les familles les plus recherchées sont de deux types: les expatriés d’abord, loin du pays et de leur parenté. Ou alors, à l’approche de la haute saison, les restaurateurs qui cherchent une mamie pour s’occuper des petits à l’heure du coup de feu.

Les mamies qui réussissent le mieux sont celles qui ne se prennent pas trop au sérieux et ont renoncé d’emblée à imposer leurs vues sur l’éducation.

Côté contraintes législatives et droit du travail, on entre en terrain flou (nous sommes en Suisse) : ayant plus de 30 ans, ces mamies de passage ne relèvent pas du statut des jeunes filles au pair… C’est pourquoi les agences de placement se contentent de mettre en contact : à la famille et à la mamie de s’entendre directement. 


mardi 24 décembre 2013

La bulle UE éclate – l’Euro survit


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L’information en ligne est abondante.
Ce qu’on y trouve est inégal.
Ce qui suit est le condensé de l’un des articles que j’y ai repérés.

(Remarks at the Festival of Economics, Trento Italy, par George Soros –2 juin 2012)

La théorie économique s’est plantée – mais qui pourra dire pourquoi ? Elle a cru trouver son modèle dans la physique classique. Les sciences de la nature s’occupent de faits objectifs par rapport auxquelles on peut juger de leur validité : la réalité obéit à des lois universelles et éternelles. Avec les sciences sociales, on a affaire à  des gens qui pensent et dont les décisions ont une influence sur le cours des choses. Or ces décisions prennent appui sur une interprétation de la réalité qui n’a rien d’objectif – on ne dispose plus de cette belle certitude qui caractérise la physique classique.

Science pourtant sociale, la théorie économique a voulu l’ignorer. Ou plutôt à contourner ce statut en adoptant une démarche axiomatique. Ça a marché un peu (dans le cas de l’échange de biens physiques, par exemple) mais n’est pas allé très loin – dès que l’on a abordé des questions liées à la production et, plus encore, la monnaie et le crédit.

Karl Popper, le maître de George Soros, aimait à rappeler que l’interprétation que les gens se font de la réalité en diffère souvent fortement. D'un côté, ils cherchent à comprendre ce qui se passe (fonction cognitive) et de l’autre ils veulent l’influencer (fonction manipulatrice)… et quand les deux se manifestent au même moment, une boucle se met en place : ce n’est pas exactement la réalité que l’on voit, puisque celle-ci dépend de la façon dont on envisage les choses et des décisions que l’on prend… et ces décisions que l’on prend dépendent d’hypothèses que l’on fait sur un futur qui, lui-même, dépend des décisions qui vont être prises.

Par ailleurs – et d’entrée de jeu – la compréhension des choses est loin d’être parfaite. Couplé à la boucle (au cercle vicieux) décrit juste avant, ce handicap initial se traduit par un décalage qui s'entretient lui-même, entre la réalité telle qu’on la conçoit et comment les choses sont, en fait… et par un décalage entre ce à quoi on s’attend et ce qui se passe finalement.

Dans le domaine qui est le sien – celui des marchés financiers - George Soros a élaboré un modèle de bulle qui est intrinsèque à ces marchés, en ce qu’il ne dépend pas de chocs venus de l’extérieur… et qui n’est pas psychologique non plus. Cela commence à partir du moment où une tendance majeure se manifeste dans la réalité mais que l’on interprète mal. Au cours d'une première phase, cette interprétation erronée contribue à renforcer cette tendance. Mais au bout d’un certain temps cela devient intenable : l’interprétation et la tendance exécutent alors un demi-tour – en général à toute vitesse : c'est la seconde phase, dévastatrice.

On n’en n’arrive pas à tous les coups à ce résultat désastreux (il se peut qu'un certain équilibre se maintienne)… Il n’empêche que l’issue est généralement imprévisible et que de telles crises se produisent. À chaque fois, on cherche à en tirer la leçon – ce qui débouche sur l’élaboration de nouvelles règles : ainsi va l’évolution. Mais la raison profonde qui conduit à la formation des bulles n’en disparaît pas pour autant.

Il faut admettre que,  notamment dans le domaine politique, il existe aussi des boucles (cercle vicieux entre interprétation biaisée de la réalité et décisions prises à partir de cela), couplées à une compréhension des choses d’entrée de jeu imparfaite. Or ce qui se passe dans le domaine politique n’est pas sans incidence sur le domaine financier.

Après avoir souligné que ce n’est pas tant la direction que prend le phénomène de constitution d’une bulle (et donc de son potentiel éclatement), mais bien plutôt de l’importance qu’elle va prendre et combien de temps cela va durer, George Soros en vient à la crise de l’Euro (voir directement son article en anglais).

Ce qui est ici condensé a été rédigé en 2012. Selon George Soros, la bulle est alors davantage politique que financière, le mécanisme qu’il a exposé s’applique à la façon dont – depuis déjà longtemps – on a procédé à la mise en place de l’Union européenne pas-à-pas. Il s'est agi à chaque fois d'un objectif limité. Cela a constitué une succession de défis qui, jusqu'à présent, ont certes été relevés mais qui, à chaque fois, ont imposé d’imaginer un pas suivant… jusqu'à ce que cela devienne insoutenable.


En résumé, la crise apparente est celle de l’Euro – mais pour lui, c’est la "bulle Union européenne" qui risque d’éclater… alors que, paradoxalement, l’Euro pourrait réussir à survivre !


vendredi 20 décembre 2013

Révolution = classe moyenne qui se soulève


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Ce qu’on y trouve est inégal.
Je n’y ai sélectionné que quelques titres et repéré quelques articles.
Ce qui suit est le condensé de l’un d’entre eux.

(WPROST, magazine polonais, via PRESSEUROP –10 avril 2013 – Marcin Król, traduit par Lucyna Haaso-Bastin)

Thèse : Ce sont les leaders de la classe moyenne que l’on trouve à l’origine des révolutions.
Cas exemplaire : la Révolution française.
(Contre-exemple très spécifique : la révolution d’Octobre 1917).
Et aujourd’hui ? On y est presque.

Dans le cas de la Révolution française, le rôle d'avant-garde a été joué par des avocats, des entrepreneurs, des employés de l'administration publique de l'époque et par une partie des officiers de l'armée.

Le facteur économique était important, mais pas primordial. Il s’agissait avant tout pour eux d’une absence d’ouverture dans la vie publique et l'impossibilité de la promotion sociale – c’est parce qu’elle tentait alors de limiter à tout prix l'influence des avocats et des hommes d'affaires, que l’aristocratie les a incités à la révolution.

Les révolutions se dressent aussi contre la barrière générationnelle – la domination des vieillards. Les dirigeants de la Révolution française avaient environ 30 ans. Au cours des décennies suivantes la vague des révolutions s’est étendue à l’Europe… Or il est notoire que l'âge moyen des décideurs présents au Congrès de Vienne (1815) qui a rétabli l'ordre conservateur en Europe, était de plus de 60 ans.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Ceux qui gagnent les élections en Europe, qui se révèlent souvent populaires, voire efficaces, sont des leaders de la classe moyenne. On les traite au passage d’irresponsables : ils n'appartiennent pas à la gériatrique classe politique traditionnelle.

Ce n’est certes plus l’aristocratie qu’ils ont en face d’eux mais des banquiers, des spéculateurs et certains managers : la classe moyenne et ses leaders se voient écartés du processus décisionnel et subit de sévères conséquences de la politique menée. Celle-ci est en quelque sorte confortée par les bénéficiaires de l’emploi public qui ont la sécurité de l’emploi, alors que de jeunes diplômés sont laissés sur le bord de la route du marché du travail (sans parles des artistes, des journalistes et autres…).

Les dirigeants européens actuels ont majoritairement entre cinquante et soixante ans, mais compte tenu des avancées de la médecine, il y a fort à parier que dans 20 ans, Mme Merkel et MM. Cameron, Tusk [1er Ministre polonais] et Hollande seront encore aux affaires. Sauf s’ils sont balayés avant.

En résumé : les voies d'avancement de l'actuelle classe moyenne, majoritairement jeune, sont bouchées soit par le monde de l’argent, soit par des vieux, ou par ceux qui paraissent tels à une personne de 25 ans. Ce n’est pas l’idée d’actuels responsables politiques, de revenir à la stabilité « comme avant » qui va les calmer.

Une révolution ne se fait pas au nom d'une mesure particulière (par exemple, une supervision bancaire plus stricte), mais au nom du fait qu'il n'est plus possible de vivre ainsi. Une révolution n'emploie pas de langage politique – elle est souvent désordonnée mais elle ne manque pas d’être audible.


lundi 16 décembre 2013

Prendre la parole en public


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Ce qui suit est le condensé de l’un d’entre eux.

(HUFFINGTON POST –10 septembre 2013 – Gaëlle Copienne)

Le message c'est vous, pas votre tenue – Trop de motifs et d'accessoires risquent de perturber votre public et de lui faire oublier l'essentiel : vous et ce que vous avez à dire. Pensez à Steve Jobs et son mythique col-roulé, plutôt qu’aux petits tailleurs d’une journaliste du JT 20 heures.

Avant de prendre la parole, retirez-vous 2 minutes dans un endroit discret, et adoptez la posture de pouvoir, les bras en l'air façon V de la victoire, ou les mains sur les hanches façon Wonder Woman. Votre taux d’hormone de la puissance (testostérone) en sera augmenté et celui de l’hormone du stress (cortisol) diminuera : détente, confiance, punch.

Se sentir à l’aise, être chez soi partout. Rien ne vous empêche d'entrer dans la pièce avec le sourire, le dos droit, de prendre votre temps. Avant de parler, respirez, posez-vous, regardez votre auditoire : vous développez ainsi votre autorité naturelle.

Exercice bien connu des comédiens : placer un stylo dans sa bouche horizontalement et s’entraîner à parler avec. Cela permet de mieux articuler, et de mieux res… pi… rer. Placer aussi de petits silences. Se souvenir de Démosthène, un des plus grands orateurs de son temps : initialement bègue, il s'était entraîné à parler devant la mer déchaînée avec des cailloux dans la bouche.

Bill Gates, sur un sujet qui n'intéresse personnela lutte contre le paludisme. Devant lui un bocal transparent, fermé. Il commence à en parler tout en dévissant le couvercle : Le paludisme est transmis par les moustiques. J'en ai apporté ici, pour vous faire partager cette expérience. Laissons les voler un peu dans cette salle... Il n'y pas de raison pour que les pauvres soient les seuls à la faire, cette expérience...

N'hésitez pas à parler avec votre cœur. L'auteure d'Harry Potter est invitée à prononcer le discours de remise de diplôme de Harvard. Elle choisit de parler des vertus de l'échec : Sept ans après mon diplôme, mon mariage exceptionnellement court ayant implosé, j'étais sans emploi, mère célibataire, aussi pauvre qu'on peut l'être sans être SDF. C'est cette expérience qui a forgé sa volonté et lui a permis de se réaliser par la suite.

Répétez à haute voix, enregistrez-vous, demandez à des proches de vous écouter... et prenez en compte leurs remarques : ils seront votre premier public. C’était la méthode de Churchill – bègue, dyslexique… et devenu Premier ministre.



vendredi 13 décembre 2013

Modéliser le futur ?


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(LE TEMPS – Quotidien de Suisse romande – 24 avril 2012 – Olivier Dessibourg)

Il y a cinq ans, Twitter et Facebook n’existaient pas. Explorer, imiter et mieux gérer un monde hyper-connecté est désormais plausible  en tirant profit de l’incommensurable masse de données générées grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

En passant ces données au crible, l’ambition est de découvrir les lois générales sous-jacentes aux systèmes interactifs et globaux dans lesquels on vit, ainsi que les réactions en chaîne qui les font évoluer. Puis de les appliquer pour prédire les options à suivre afin de connaître un futur durable (gestion de l’énergie), de réduire la vulnérabilité aux risques (en économie, en géopolitique) ou d’accroître la résilience de nos sociétés.

Le projet repose sur trois piliers :

Collecter un maximum de données diffusées sur Terre.

- Faire tourner simultanément, avec les données acquises, des modèles d’évolution de tous types de systèmes (économique, politique, sanitaire, environnement…) développés à partir des lois fondamentales découvertes.

- Créer une Plateforme globale de participation à cette méthode de travail parmi les sociologues, voire au-delà (les techniques de simulation, après s’être imposées en sciences naturelles, doivent entrer dans les sciences sociales, souligne l’un des principaux initiateurs du projet, Dirk Helbing, lui-même spécialiste de l’étude des foules).

Dans les domaines économique et financier, de nombreux modèles sont déjà utilisés. Cependant, Le problème, c’est qu’ils n’incluent pas d’emblée de possibles crises […] il faut en développer de nouveaux.

Les exemples avancés ne convainquent pas tout le monde : C’est très complexe disent certains… D’aucuns s’interrogent sur la protection de ces informations. Est-ce ensuite réaliste de vouloir modéliser la société ? Obtenir des bons modèles à partir des données brutes est sans espoir, entend-on aussi. Et les systèmes en question (social, économique, etc.) ne sont pas seulement complexes, mais parfois chaotiques, rendant toute évolution imprévisible. Comme c’est aussi le cas avec la météo et le climat.


Dirk Helbing l’admet. Il préfère le terme de prévision à celui de prédiction: En interprétant nos modèles, nous parlerons en termes de probabilités que des événements en cascade surviennent. Comme pour les prévisions météo : si elles ne sont pas toujours fiables, elles restent souvent utiles.


mardi 10 décembre 2013

Se faire naturaliser Polonais


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(RZECZPOSPOLITA, quotidien polonais, via PRESSEUROP –13 février 2013 – Pawel Różyński, traduit par Lucyna Haaso-Bastin)

http://www.archiwum.rp.pl [Recherche payante en polonais dans les archives du journal – pour l’équivalent d’environ 2,50 €. Accès gratuit à la traduction en français, et d’autres langues, sur le site de PRESSEUROP.]

Quand le propriétaire de la compagnie aérienne AVIANCA, un milliardaire, a voulu acquérir la compagnie portugaise TAP en 2012, il s‘est heurté à la législation européenne : tout achat d'une telle compagnie au-delà de 49 % des parts est interdit à un investisseur originaire d'un pays extérieur à l'UE.

Réponse de l'entrepreneur : Ma demande de nationalisation polonaise est en cours. Je peux le faire parce que mes parents étaient Polonais – le 5 décembre dernier, il recevait son passeport polonais… Il était  né en Bolivie dans une famille de juifs polonais qui ont quitté la Pologne juste après la guerre, a toujours souligné que ses parents étaient fiers de leurs racines polonaises. Ce sur quoi, les autorités portugaises ont subitement renoncé à la vente de TAP faute, selon elles, de garanties financières suffisantes.

[Un an plus tard, il semble que les discussions aient repris et que cet obstacle pourrait être levé. De plus, indépendamment, les deux compagnies AVIANCA et TAP font partie de la confédération aérienne STAR ALLIANCE (LUFTHANSA, UNITED AIRLINES… et notamment la LOT polonaise), concurrente de SKYTEAM (AIR FRANCE/KLM, DELTA AIRLINES…) et de ONEWORLD (BRITISH AIRWAYS, AMERICAN AIRLINES…)]

Depuis l’adhésion de la Pologne à l’UE les demandes de naturalisation se sont multipliées. Le plus simple est de passer par le chef de d’une voïvodie (l’équivalent d’un préfet). Les exemples les plus fameux se trouvent dans le monde du sport – à commencer par le football.

La motivation la plus fréquente relève du pur pragmatisme : le pays est en expansion, les personnes audacieuses peuvent s’y frayer un chemin. La Pologne est par ailleurs jugée sympathique et attirante. Cela étant, il ne faut pas s’exagérer l’importance de ces demandes : quelques milliers de personnes par an, alors que l’on estime entre 500 000 et 1 million le nombre d’étrangers qui y séjournent.

Ce sont surtout les Ukrainiens qui dominent parmi les immigrés. Ils se font employer dans l'agriculture, dans les secteurs de la construction et pour la garde d'enfants ou de personnes âgées. Mais ils viennent travailler, gagner de l'argent, puis ils repartiront chez eux.

Cas intéressant, celui des Vietnamiens : la Pologne en compte plusieurs dizaines de milliers. Les parents de nombre d'entre eux y ont étudié dans les années 60 et 70, parlent polonais et en transmettent une image quelque peu idéalisée. Comme l’explique l’un d’entre eux : les Vietnamiens, eux,  restent quoi qu'il arrive. Nous nous enracinons ici, nous songeons à ce que nous allons faire dans les dix ou vingt prochaines années, à ce qui attend nos enfants, s'ils disposeront d'une formation solide ou d'un poste dans une bonne entreprise ou dans une banque.

On trouve aussi des Africains – et pas seulement dans des équipes sportives : l’un d’entre eux, originaire du Niger, gère trois pharmacies à Varsovie. Il y en a même un, un Nigérian, qui a été élu député.


samedi 7 décembre 2013

Le prêtre, le psychanalyste puis Facebook


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Ce qui suit est le condensé de l’un d’entre eux.

(HUFFINGTON POST –20 février 2013 – Serge Tisseron)

Dans les années 1970, certains prélats avançaient que la télévision était la principale responsable de la désaffection des églises. Les réseaux sociaux ne pourraient-ils pas devenir aujourd'hui les principaux responsables de la désaffection qui frappe les cabinets de psys ?

Des études ont ainsi montré qu'en épluchant le profil d'un usager de Facebook, on arriverait à faire le point sur sa santé mentale, et même à déduire certains symptômes de sa pathologie de manière aussi efficace qu'une série d'entretiens prolongés avec lui.

Attention ! Ceux qui seraient tentés de s'engager dans l'étude du profil de leur ami(e), de leur patron, de leur voisin, à la recherche de leur moi caché prennent toutefois un risque évident : lire les profils des autres à la lumière de leur propre névrose – leur lecture ne leur apprendra pas grand-chose, excepté sur eux-mêmes !

Admettons que le psy n'ait bien souvent fait que prendre le rôle que jouait avant lui le prêtre et que la question soit : pourquoi Facebook ne prendrait-il pas maintenant la place que joue le psy ?

Mais grattons un peu :

- Qui va voir un prêtre le fait pour se mettre en paix avec Dieu, et cela l'oblige à raconter ses péchés pour se les faire pardonner.

- Qui va voir un psy cherche au contraire à se réconcilier avec ses désirs. Il s'agit moins pour lui de confier ses péchés que de tenter de se libérer de ce qui pourrait justement l'empêcher d'en commettre.

- Avec Facebook, il ne s'agit plus de se mettre en paix avec Dieu, ni avec soi, mais avec une communauté virtuelle idéalisée.

Mais qu’apporte une communauté virtuelle idéalisée et en quoi Internet en permet la manifestation ?

- Avant Internet, s’intégrer à un groupe où l’on rencontre des personnes réelles (ex. : un club) et confier aux autres membres des aspects les plus personnels de soi (ex. : y évoquer son homosexualité) pouvaient entrer en conflit.

- Avec Internet, s’intégrer et se confier se sont mis au service l'un de l'autre : confier des éléments les plus personnels de soi permet de rencontrer ceux avec lesquels nous sommes susceptibles de former la communauté la plus forte et la plus authentique.

Les interlocuteurs n’y seront sans doute pas aussi attentionnés que pourrait l'être un psy, mais c’est dans cette communauté que l’on se sentira valorisé, et que l’on pourra échanger. Or à une époque où, en majorité, les demandes de consultation (de psy) sont motivées par un manque d'estime de soi, ou en raison de traumatismes difficiles à surmonter, que vaut-il mieux : une écoute attentionnée ou une communauté d’échange qui vous valorise ?


mercredi 4 décembre 2013

Les Babayagas de Montreuil


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(MEDIAPART –27 novembre 2012 – Danielle Michel-Chich)

Elles ont entre 65 et 85 ans. Elles veulent vieillir entre femmes, en autogestion, dans le respect de l’écologie et le maintien de leurs pratiques citoyennes. Thérèse Clerc et les Babayagas de Montreuil n’ont pas froid aux yeux… : elles refusent de faire partie de la cohorte de ces 17 millions de vieux qui constituent un marché juteux pour les gériatres en tous genres et l’industrie pharmaceutique.

Thérèse Clerc a perdu ses parents, au début des années 90. Cela faisait plusieurs années qu’ils étaient dépendants et qu’elle s’occupait d’eux au quotidien. Après leur mort, elle se promet d’épargner cette charge à ses propres enfants et lui vient l’idée d’une maison de retraite différente.

La Babayaga, c’est la sorcière des contes russes … Cet emblème lui convient d’une maison pour femmes vieillissantes voulant se prendre en charge elles-mêmes jusqu'au bout. Pourquoi des femmes seulement ? Parce que, répond-elle, à leur âge tous les hommes sont morts !

Après sept années de débats et surtout de combats, la première pierre est posée en décembre 2009.

Dans le modèle classique, la maison de retraite se compose de parties collectives de type hôtelier et d’espaces privatifs inspirés du monde hospitalier ; les Babayagas, elles, seront tout simplement locataires de l’Office des HLM de Montreuil, qui réalise la construction, pour des loyers modulables de 250 à 700 euros en fonction de leurs ressources. Le petit immeuble de trois étages se compose de 20 studios de 25 à 35 m² avec cuisine et salle de bains et d’espaces collectifs. Ce sera :

-        Une maison autogérée puisque les locataires n’auront ni directrice ni organisme de tutelle : tout se décidera démocratiquement.

-        Une maison solidaire puisque l’idée est de mettre en place une tontine, une caisse commune permettant d’aider celles qui ont des difficultés financières, et surtout d’établir une solidarité personnelle. Et lorsqu’elles auront besoin de soins ou d’aide particulière, elles bénéficieront du système prévu pour tous.

-        Une maison citoyenne, enfin, puisque les Babayagas veulent une maison ouverte sur la cité et veulent surtout impulser une réflexion sur toutes les questions de la vieillesse en réunissant des experts et des spécialistes pour un échange pluridisciplinaire dans l’esprit des groupes Balint des années 70.

Les premières locataires ont commencé à emménager dans la maison en octobre. Mais Thérèse Clerc n’en fait pas partie : l’Office de HLM, après s’être montré enthousiaste pour ce projet innovant, revient à un fonctionnement traditionnel. Thérèse est propriétaire de son petit appartement montreuillois et ne souhaite pas le vendre. Or l’Office n’accepte jamais les dossiers de propriétaires. Elle et deux ou trois autres de ses camarades se voient ainsi refuser l’accès à la Maison des Babayagas qu’elles ont imaginée et créée de toutes pièces.



dimanche 1 décembre 2013

Livres pour enfants


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(LE TEMPS – Quotidien de Suisse romande – 7 février 2012 – Lisbeth Koutchoumoff)

La maison d’édition genevoise La Joie de lire fête son 25ème anniversaire.

Pour la fondatrice, Francine Bouchet qui n’était pas du métier, tout a commencé en lisant des histoires à ses enfants, le soir. Par le biais des histoires, on se dit beaucoup de choses et j’aimais ça. Jusqu'aux non-dits.

Elle avait commencé par reprendre une librairie de ce nom, fondée avant la 2ème Guerre mondiale et doublée d’un club de lecture. Elle est devenue éditrice à la fin des années 1980. Dix ans plus tard, La Joie de lire est passée du statut de petite maison avec moins de 10 titres par an à son envergure actuelle (entre 35 et 40 titres par saison).

Elle s’appuie sur une ligne éditoriale exigeante, un goût déterminé pour le bel ouvrage, une foi dans le compagnonnage au long cours avec des auteurs et des illustrateurs : On est en présence d’œuvres en quête de sens, qui interrogent le monde et bousculent volontiers les préjugés.

Tradition qui s’est pratiquement perdue en France, elle cherche à rendre accessibles aux lecteurs des livres d’ailleurs. La Joie de lire la poursuit avec des traductions du russe, du hongrois, du portugais, du norvégien.

Aujourd'hui, 10 titres par an en moyenne sont traduits à l’étranger.


Notons aussi que, par l’intérêt qu’ils ont porté aux ouvrages proposés, les bibliothécaires en France ont compté dans l’ascension de la maison, et que 60 à 70% des ventes se font en France, en Belgique et au Canada.