mercredi 17 décembre 2008

Zapolska et la peinture

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Les salons de peinture en 1894 à Paris
Luna et Arturo me font remarquer qu'avec Nouveaux Courants dans l'art (Nowe Kierunki w Sztuce – paru le 14 juillet 1894 dans Przegląd Tygodniowy), Gabriela Zapolska nous a mijoté un article de fond. Déjà la taille : la traduction de l'article dépasse la vingtaine de pages A4 dactylographiées. Le champ couvert est également impressionnant.

Notre chroniqueuse nous emmène faire un tour des Salons qui se tenus à Paris au cours des mois précédents. L'introduction est destinée à accrocher l'attention du lecteur :
« Comme ça me paraît curieux de donner des prix à des adultes comme vous. »
[…] le Salon de Champs-Élysées, distribuait des prix à de gentils petits garçons qui se pressaient sous l'aile protectrice du conservatisme et de la routine. […] Cette année pourtant, le Jury de Champs-Élysées, n'a pas attribué de médaille d'honneur à qui que ce soit…
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Cela lui permet de nous présenter et donner son avis sur Puvis de Chavannes, de dire le mal qu'elle pense de Bouguereau dans la bouche duquel elle met un « ça se vend ! » à répétition, digne d'une comédie de Molière, et d'être plus indulgente pour Monticelli. Ces trois là ont dans les 70 ans.
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Elle avoue en revanche son faible pour Rónaï, un Roumain qui pourrait bien être un Hongrois, et pour un Polonais, Szymanowski qui, eux, sont dans ses âges.
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Un jugement qui tient la route un siècle après
Ayant ainsi fait un sort à l'actualité du moment, elle peut nous entretenir de ces fameux courants – ou orientations – que l'on voit se dégager à l'approche de la Fin-de-Siècle. Autant la partie précédente permettait de se laisser aller à des humeurs, voire des bons mots, autant ce qu'elle aborde maintenant est un exercice périlleux. Elle s'en sort, à mon avis, assez magistralement.
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Revenons une seconde à la pièce Art de Yasmina Reza… Elle pose de vraies questions et les exprime à l'occasion d'échanges entre les trois protagonistes… mais le débat y reste ouvert.
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Car qui pourrait analyser les courants de la peinture d'aujourd'hui avec la relative certitude que son jugement tiendra encore la route dans un siècle ? C'est pourtant ce à quoi semble être ici parvenue Gabriela Zapolska à partir de ce qu'elle voyait en 1894. Rendez-vous dans mon prochain article pour juger sur pièces.
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Avec Zapolska, nous ferons un retour sur les Impressionnistes : ses représentants ont entre 50 et 65 ans, Manet est décédé depuis déjà 10 ans, mais plusieurs d'entre eux (Monet, Degas, Renoir), passeront largement le tournant du siècle.
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Elle se livre alors à une analyse particulièrement fouillée de la démarche de Van Gogh, décédé 4 ans plus tôt, avant d'avoir atteint la cinquantaine.
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Elle dit aussi son admiration pour Gauguin (45 ans à l'époque), sans oublier son compagnon à elle, Sérusier, et les Nabis qui l'entourent.
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