Impressionnistes et après

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Rappel sur les Impressionnistes

A l'époque où Gabriela Zapolska est à Paris, ceux que l'on a baptisés Impressionnistes 20 ans plus tôt (Impression soleil levant de Monet - qui illustre cet article) ont l'essentiel de leur passé derrière eux. Cela fait plus de 10 ans que Manet s'est éteint. Monet vient de passer les deux années précédentes à peindre ses 20 Cathédrale de Rouen – les Nymphéas ne viendront que dans 5 ans. Nouvelle orientation pour Degas : peindre des danseuses, sculpter. Dès le début des années 1880, Renoir s'est lui aussi écarté des Impressionnistes après son Déjeuner des canotiers (1881).
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On notera que, dans ce tableau de Renoir, se trouve l'actrice Jeanne Samary dont il avait déjà peint une douzaine de portraits. C'est elle qui avait servi de modèle pour La Balançoire. Engagée à la Comédie Française, très enjouée, appréciée dans des rôles de soubrettes par exemple, elle est subitement morte de la typhoïde en 1890. Or l'une des personnes qui a contribué à former Zapolska et l'a poussée pour monter sur les planches à Paris, déjeunait avec elle, l'accompagnait dans les Salons, n'est autre que Marie Samary, sœur de Jeanne. A l'occasion d'une audition pour Dorine dans Tartuffe, elle lui promet même de lui prêter le costume que Jeanne avait porté pour ce rôle.

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Après avoir rappelé qui étaient les Impressionnistes, Zapolska ajoute :

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« Leur dessein était de rendre la clarté du soleil sur leurs toiles [...] Au début on a appelé Impressionnistes tous ceux qui n'appartenaient pas à l'École des Beaux Arts. Puis, les gens ont désigné sous ce terme les peintres qui utilisaient des couleurs vives. [...] Mais il est clair que l'impressionnisme n'a pas suffi à lui seul à contenter ceux qui, une fois enfin, sont parvenus à se lancer sur le large champ de leur propre liberté. »

En attendant Van Gogh

Elle évoque au passage les Pointillistes et les Caractéristes. Les premiers – elle cite Seurat qui a été emporté par la diphtérie 3 ans plus tôt, à 31 ans – « ont voulu fragmenter le faisceau lumineux du soleil pour, à l'aide de petits points aux couleurs appropriées, obtenir la tonalité voulue. [...] Cela a attiré l'attention sur l'harmonie des couleurs. » Les seconds produisent des portraits-types, sans se laisser aller à généraliser.

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Mais pour elle, « les vrais individualistes sont ceux que l'on appelle les Isolés. »

Et elle enchaîne : « Ceux-là, je les connais bien, personnellement. Je peux donc en parler ayant une grande connaissance du sujet, car les longues discussions que j'ai eues avec eux m'ont familiarisée en profondeur avec les orientations propres à chacun de ces artistes véritables. »

Elle en vient ainsi à Van Gogh : « la première place revient à un Hollandais qui est mort il n'y a pas longtemps, dénommé Vincent Van Gogh – un artiste doté d'une fantaisie folle et d'un tempérament, un coloriste dont la richesse des couleurs éblouissait ; éprouvé de son vivant dans son corps par la maladie et par le dénuement, il possédait un esprit puissant, qui rassemblait en lui-même presque toutes les écoles de peinture. Comme peintre, il était impressionniste ; comme dessinateur, caractériste ; et, dans la manière d'exprimer ses sentiments et les idées qui le tourmentaient, il était symboliste. »

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