lundi 1 décembre 2008

Favoriser les molécules porteuses

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Serions nous programmés ?
Je viens de voir Till - il a un sujet à proposer pour ce bloc-notes. Sur quoi ? Sur l'addiction. Ah ! Hum ! Oui, quand on est accro… Mais avec Till, c'est du sérieux, il l'a dégoté dans son inséparable Economist, il y a un ou deux mois. Nous sommes tous programmés pour être accros. Point de départ : ce que nous faisons, ne serait-ce que pour survivre ou pour que l'espèce se reproduise, nous apporte d'évidentes satisfactions.
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Les molécules porteuses
Comment sommes-nous câblés pour en arriver là ? On est récemment parvenu à comprendre le rôle de certaines molécules porteuses de messages : en sautant d'une cellule nerveuse à l'autre, elles permettent aux circuits de satisfaction de fonctionner. Mais on s'est aussi aperçu qu'il existe des produits chimiques – appelons-les drogues ou bien médicaments selon les cas – qui produisent le même effet que ces molécules porteuses, ou même l'amplifient. Résultat : puisque ces produits chimiques font déjà le travail, notre corps cesse de fabriquer ses propres molécules porteuses. Et comme le besoin est toujours là, c'est à la drogue ou au médicament que l'on devient… accro.
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Comprendre comment ça marche ne veut pas dire qu'on ait trouvé des traitements efficaces. Nous pouvons tous citer des exemples du contraire. Voici une des pistes en cours d'étude : favoriser la re-fabrication des molécules porteuses. Exemples (on vous épargne les noms chimiques) :

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Pour être plus décontracté
Dans les noix, il y a un acide aminé qui restaure le niveau de glutamine, donc la production de la molécule porteuse qui favorise un état de relaxation - ce qui veut dire moins d'anxiété et sommeil meilleur. Et si, par hasard, cette molécule porteuse a été mise sur la touche, on se replie sur le Valium. On est aux premiers essais en partant de cet acide aminé, et on a déjà quelques résultats pour certains accros à la cocaïne ou au jeu.
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En cas de dépression
Constatations similaires avec un acide aminé différent qui favorise une molécule porteuse antidépressive. Mutatis mutandis, en l'absence de cette molécule porteuse, on peut être tenté de se replier sur le Prozac. D'où les recherches en cours sur la capacité de cet acide aminé de stimuler la production d'une telle molécule.
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Et encore...
Dernière piste mentionnée, mais semble-t-il moins concluante : un acide gras, de la famille des oméga-3, améliorerait la façon dont les cellules nerveuses accueillent les molécules porteuses. En pratique, le champ ici couvert tourne autour de la difficulté pour apprendre, autour de l'agressivité, etc.
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Parcours d'obstacles
Parmi les raisons avancées, Till en a noté deux qui font que l'on ne progresse pas tellement vite dans cette direction: les fabricants de médicaments n'ont pas trop de raisons d'être intéressés à ce qu'on leur ôte le pain de la bouche ; et les Pouvoirs publics n'y sont pas tellement sensibilisés.
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