dimanche 1 mai 2011

Varsovie sans peine


In principio… la Vistule
Il y a plusieurs manières de chercher à s’orienter dans un lieu qu’on ne connaît pas encore bien. A Varsovie, on peut se repérer par rapport à la Vistule : celle-ci coule approximativement du Sud vers le Nord (vers NNO plutôt) et la ville s’est prioritairement installée sur la rive gauche, à l’Ouest, légèrement en surplomb. C’est d’ailleurs sur l’endroit le plus escarpé (tout est relatif) que s’élève le Château Royal qui commande l’entrée de la Vieille Ville, centrée sur la place du Marché (Rynek).

En direction de Cracovie
La voie qui – parallèlement à 500 mètres de la Vistule - part de ce Château (Zamek) vers le Sud, est connue comme étant Krakowskie Przedmieście (Faubourgs de Cracovie – l’ancienne capitale royale, qui se trouve à quelques 350 km de là… sur la Vistule également). Le nom de la voie change rapidement pour devenir la rue – autrefois chic – du Nouveau Monde (Nowy Świat) puis, au Rond-point Charles de Gaulle, ayant délaissé l’allée de Jérusalem qui s’éloigne bizarrement vers l’Ouest, elle prendra le nom d’allée Ujazdowskie. Les Parisiens reconnaitront au dit Rond-point (Rondo) la statue du Général, identique à celle qui avance d’un pas décidé, à proximité du Grand Palais et de la sortie de métro Champs-Élysées Clemenceau.


C’est sur la bande de terrain qui, de cette voie, rejoint la Vistule en pente douce, que l’aristocratie polonaise avait fait construire quelques demeures donnant vers la ville, tandis que, côté jardin, on se rapproche du fleuve. En partant du Château Royal, on passe ainsi devant l’actuel Palais Présidentiel – qui était autrefois celui des Radziwiłł et où claquent, côte-à-côte, un drapeau polonais, un de l’Union européenne, et un troisième de l’OTAN – puis l’Université. Poursuivant par l’allée Ujazdowskie, on parviendra au jardin des Łazienki, avec ses pièces d’eau, ses demeures royales, ses écureuils et ses paons, son Belvédère, sa Maison Blanche et son Trou Madame.



Marszałkowska
Éloignons-nous de 500 mètres encore de la Vistule : nous nous trouvons sur une artère parallèle à la précédente, plus conséquente, apparemment dédiée à la communication automobile, sillonnée par bus et tramways, et doublée en son sous-sol par l’unique ligne de métro de la capitale… pour le moment. Artère commerciale aussi, sur laquelle se sont notamment implantées plusieurs grandes enseignes de la fringue internationale. C’est Marszałkowska.


Si, à cette distance, nous entreprenons de cheminer comme nous l’avons fait auparavant, du Nord vers le Sud, nous avons :


- au niveau du Château Royal, la Mairie de Varsovie (d’où le nom de Ratusz pour la station de métro) qui donne sur la place de la Banque et d’où, en empruntant la rue Sénatoriale pour revenir vers le Château, on peut se rendre au Grand Théâtre (Teatr Wielki) qui abrite aussi l’Opéra ;
- pour la portion qui correspond à Krakowskie Przedmieście, l’espace intermédiaire est occupé par le Jardin de Saxe, la Tombe du Soldat inconnu, et la place Piłsudski où ont lieu les cérémonies officielles et militaires ;
- pour la portion suivante, cette fois à hauteur de la rue Nowy Świat, les temples commerciaux déjà cités, auxquels font face de l’autre côté de Marszałkowska, l’inévitable Palais de la Culture et de la Science cher à l’écrivain Tadeusz Konwicki, puis la Gare Centrale ;
- poursuivant vers le Sud, on croise l’allée de Jérusalem à la station Centrum (comme son nom l’indique), vers des quartiers plus résidentiels donc moins animés mais aussi moins pittoresques, et un endroit dont il suffit de savoir que c’est MDM.




Zoom arrière dans le temps et dans l’espace
Avec ce qui précède, nous sommes loin d’avoir exploré la ville dans son ensemble, quand au niveau de détail et quant à son extension. On se rendra d’abord compte qu’elle est balisée par une belle multiplicité d’édifices religieux. Mais aussi que l’histoire des dernières décennies en a fait un patchwork de couches géologiques urbanistiques : sarcellisation intra-muros résultant de la reconstruction communiste de l’après-guerre ; doublée de gratte-ciels aux styles disparates et isolés les uns des autres, parachutés ces dernières années depuis le firmament de la globalisation immobilière mondiale.


L’autre côté de la Vistule – à commencer par Praga – est surtout résidentiel… mais y est inséré un carré plus huppé, au bord du fleuve, donc potentiellement inondable, du nom de Saska Kępa : c’est là que se trouve le Lycée Français que – Astérix oblige – on a baptisé Gościnny, enfant du pays.


Prenons de la hauteur : si on vous dit „Wola”, regardez vers l’Ouest de la carte… „Żoliborz” (Joli bord) ? Tournez les yeux vers le Nord… S’il s’agit de „Mokotów” et, plus loin encore, du „Château de Wilanów” c’est au contraire vers le Sud… Itou pour l’aéroport Frédéric Chopin… Petit conseil si vous êtes venu en avion : dans le hall des Arrivées, des malabars insistants vous dragueront pour vous proposer de rejoindre le Centre-ville en taxi – la note sera salée, alors que pour trois fois rien, le bus 175 vous emmène jusqu’aux abords du Teatr Wielki.


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