vendredi 20 décembre 2013

Révolution = classe moyenne qui se soulève


CONDENSÉ
La presse en ligne est abondante.
Ce qu’on y trouve est inégal.
Je n’y ai sélectionné que quelques titres et repéré quelques articles.
Ce qui suit est le condensé de l’un d’entre eux.

(WPROST, magazine polonais, via PRESSEUROP –10 avril 2013 – Marcin Król, traduit par Lucyna Haaso-Bastin)

Thèse : Ce sont les leaders de la classe moyenne que l’on trouve à l’origine des révolutions.
Cas exemplaire : la Révolution française.
(Contre-exemple très spécifique : la révolution d’Octobre 1917).
Et aujourd’hui ? On y est presque.

Dans le cas de la Révolution française, le rôle d'avant-garde a été joué par des avocats, des entrepreneurs, des employés de l'administration publique de l'époque et par une partie des officiers de l'armée.

Le facteur économique était important, mais pas primordial. Il s’agissait avant tout pour eux d’une absence d’ouverture dans la vie publique et l'impossibilité de la promotion sociale – c’est parce qu’elle tentait alors de limiter à tout prix l'influence des avocats et des hommes d'affaires, que l’aristocratie les a incités à la révolution.

Les révolutions se dressent aussi contre la barrière générationnelle – la domination des vieillards. Les dirigeants de la Révolution française avaient environ 30 ans. Au cours des décennies suivantes la vague des révolutions s’est étendue à l’Europe… Or il est notoire que l'âge moyen des décideurs présents au Congrès de Vienne (1815) qui a rétabli l'ordre conservateur en Europe, était de plus de 60 ans.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Ceux qui gagnent les élections en Europe, qui se révèlent souvent populaires, voire efficaces, sont des leaders de la classe moyenne. On les traite au passage d’irresponsables : ils n'appartiennent pas à la gériatrique classe politique traditionnelle.

Ce n’est certes plus l’aristocratie qu’ils ont en face d’eux mais des banquiers, des spéculateurs et certains managers : la classe moyenne et ses leaders se voient écartés du processus décisionnel et subit de sévères conséquences de la politique menée. Celle-ci est en quelque sorte confortée par les bénéficiaires de l’emploi public qui ont la sécurité de l’emploi, alors que de jeunes diplômés sont laissés sur le bord de la route du marché du travail (sans parles des artistes, des journalistes et autres…).

Les dirigeants européens actuels ont majoritairement entre cinquante et soixante ans, mais compte tenu des avancées de la médecine, il y a fort à parier que dans 20 ans, Mme Merkel et MM. Cameron, Tusk [1er Ministre polonais] et Hollande seront encore aux affaires. Sauf s’ils sont balayés avant.

En résumé : les voies d'avancement de l'actuelle classe moyenne, majoritairement jeune, sont bouchées soit par le monde de l’argent, soit par des vieux, ou par ceux qui paraissent tels à une personne de 25 ans. Ce n’est pas l’idée d’actuels responsables politiques, de revenir à la stabilité « comme avant » qui va les calmer.

Une révolution ne se fait pas au nom d'une mesure particulière (par exemple, une supervision bancaire plus stricte), mais au nom du fait qu'il n'est plus possible de vivre ainsi. Une révolution n'emploie pas de langage politique – elle est souvent désordonnée mais elle ne manque pas d’être audible.


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