dimanche 9 novembre 2008

Brassens dans le 14ème


-
Sur la trace des nuages
Quand le baromètre chute, j'appelle des proches à La Rochelle. Que vaut pourtant le leur ? Car leur microclimat suit le rythme des marées. Si des nuages y défilent néanmoins, c'est qu'on va les voir bientôt arriver ici. Ils suivent le trajet des TGV : Niort, Poitiers... doit-on parler de Tours ? Dieu ! Que Saint-Pierre-des-Corps est triste le long des voies !
-
Les voilà : ils franchissent le périphérique parisien et le boulevard des Maréchaux. Quelle rue vont-ils emprunter ? Ce sera aujourd'hui celle qui s'appelait la rue de Vanves et que l'on a rebaptisée du nom d'un résistant fusillé par la Gestapo. Elle est devenue une longue voie commerçante que l'on peut remonter jusqu'au cimetière du Montparnasse.
-
Un p'tit coin d' parapluie
Je m'y engage à mon tour, justement. Quelques dizaines de pas... premières gouttes. Recherche d'un endroit sec en rasant les murs. Face à Notre-Dame du Rosaire, un petit espace mieux protégé - devant un coiffeur pour homme. A cet endroit, une femme, visiblement intéressée par la vitrine - pas banale car remplie de photos-souvenirs de Georges Brassens. Pluie légère mais qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Allons-y quand même. Elle me propose un coin de son parapluie – situation bizarre : c'est à l'inverse de ce qui est dit dans la chanson.
-
Impasse Florimond
Flash-back : Georges Brassens a longtemps habité le quartier. Plus loin, près du croisement avec la rue d'Alésia, il a été hébergé une vingtaine d'année chez la Jeanne, celle d'un de ses airs les plus connus. Un autre titre évoquait le parcours emprunté : Entre la rue Didot et la rue de Vanves.
-
Nous y sommes. Au surréalisme de la situation répond celui d'un lieu que quelques décennies ont profondément transformé. Une station-service d'un vert franc, précédée par un imposant panneau d'affichage des prix (SP 98, SP 95...), dans les mêmes tons, qui masque l'entrée de la minuscule impasse Florimond. Une plaque de marbre de dimension A4 indique que c'était bien là.
-
En face, un long immeuble, balcons en verre fumé, surplombe une supérette, une autre station-service, amarillo, et un point de vente d'Emmaüs. La pluie a cessé, et de même le rêve éveillé. Je m'éloigne de l'ex-rue de Vanves pour me rapprocher de la rue Didot et du café où il se rendait, dit-on, parfois – comme le faisaient Joseph Kessel ou Alberto Giacometti.-
(Outre la plaque de l'impasse Florimond, cet article est illustré par une apparition inattendue : on aperçoit l'église Saint-Pierre-de-Montrouge, en cours de rénovation à la Christo. Et, en perspective au fond, la tour Montparnasse.)
-

Aucun commentaire: