jeudi 27 novembre 2008

Autisme : premier bilan

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Une pièce de jeu au domicile familial
Voici un mois qu’en accord avec l’institution scolaire, Émile en a pris provisoirement congé pour, mettons, un ou deux ans. Une ou deux fois par semaine (au total, dans les 40 heures), des bénévoles se relaient dans la petite pièce de jeu aménagée au domicile familial.
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On y trouve notamment une table et deux chaises, un trampoline, un toboggan et une balançoire – tout cela à sa dimension – ainsi que de gros ballons et une étagère murale où sont rangés ses jouets et livres, théoriquement hors de sa portée afin qu’il ait à les désigner et qu’on les atteigne pour lui, avant de s’en servir.
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Sur le mur d’en face, un miroir où il se voit en entier, et un tableau noir avec les jours de la semaine, les mois et les nombres de 1 à 31. On obtient la date en encadrant l'information qu'il faut, grâce à des rectangles aimantés. L'adulte dit par exemple le mois : Émile sait placer le rectangle au bon endroit. Suspendues par des pinces comme du linge en train de sécher, les photos des volontaires qui passeront dans la journée.
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Première réunion mensuelle
Une réunion est organisée à peu près chaque mois, qui permet d’abord aux bénévoles qui ne font que se succéder, d’échanger sur ce qu’ils ont vécu. On relève des constantes, mais on s’aperçoit que, de l’un(e) à l’autre, le contenu de ces séances d’une heure et demie avec Émile est très varié : à son rythme et sa demande, beaucoup d’activités physiques (y compris se cacher, câlins, lutte, massages, danser…), ainsi que des périodes de plus grande concentration : des lectures, des jeux logiques, des chansons, des activités imaginaires, des questions / réponses… Compte tenu de l’éventail des apports de chacun(e), il lui arrive aussi de parler en espagnol ou en anglais.
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Des représentants de l’association qui a mis au point la méthode grâce à une expérience réussie avec plusieurs dizaines d’enfants, sont là pour nous conseiller. Nous passons en revue une vingtaine de thèmes (langage, regard, stéréotypes, miroir, interactions, faire semblant…) et cherchons à les évaluer sur une échelle de 1 à 4. Il ne s’agit pas tant de noter pour noter que de devenir capables de suivre la progression d’un mois sur l’autre.
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Impressions partagées
Dans l’ensemble, nous en retirons le sentiment qu'Émile est sur la bonne voie ; qu’il a une grande capacité de mémoriser et d’intellectualiser, associée à une volonté d’y arriver ; mais cela masque de réelles insuffisances dans la perception qu’il a depuis les débuts de son propre corps. C’est avec ces bouts de prise de conscience que nous nous donnons rendez-vous pour la prochaine réunion mensuelle, début 2009.
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Ce billet fait partie d’une série qui permet de suivre l’évolution d’Émile (ce n’est pas son vrai prénom) depuis septembre 2008 : on y accède directement en cliquant sur le thème Autisme dans la marge de droite.
D’autres articles sont voisins, notamment ceux sous le thème du Cerveau, ainsi que ceux des 15 et 16 juin 2009 (Chiffres, langues… et Savants vs neurotypiques, qui figurent aussi sous le thème de l’Autisme), ou du 27 juin 2009 (Mémoire photographique)
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